Presse
FANTAISIE HÉROÏQUE
BLACK NOVEL
« Chaque roman de Gilles Vidal ressemble à un voyage, à la fois dans le monde extérieur et dans celui intérieur du narrateur. Avec ses couvertures magnifiques, sortes de puzzle coloré, l’auteur nous invite à une errance littéraire.
Paul a perdu son père, avec lequel il avait peu de contacts. Après avoir connu un succès critique et public lors de la parution de son premier roman, il cherche l’inspiration en parcourant le monde. La mort d’un oncle dont il conserve peu de souvenirs lui permet de se détacher des nécessités matérielles. Son travail dans une agence de communication pour des publicités occupe ses journées vides d’observation.
Paul a tendance à oublier le passé, et à se contenter du monde présent, celui des autres. Dans un bar, alors qu’il déguste son café, une femme le dévisage. Elle se nomme Charlène, et lui rappelle qu’ils étaient voisins dans la rue des Moulins. Elle vient de quitter son mari, surpris à sortir son sexe dans un ascenseur devant une femme. Paul lui demande de l’accompagner à l’enterrement de son oncle.
Gilles Vidal écrit des romans différents des autres, des hymnes à la littérature, à la culture (populaire mais pas que …) et nous invite à profiter du moment présent. Si l’intrigue passe au second degré, il s’agit ici de suivre Paul dans son voyage, et d’apprécier le verbe, l’image qu’il a bien voulu nous partager.
Il m’est bien difficile de décrire le plaisir que je ressens à cette lecture. J’ai l’impression de lire du Philippe Djian en moins noir et moins introspectif, mais avec un même talent littéraire. Et puis, avec les crises à répétition que nous avons subies, Gilles nous rappelle le plus important : vivre aujourd’hui le moment présent, s’installer à une terrasse et regarder les autres, la vie, la vraie vie. Magnifique parce que puissant ! »
Pierre Faverolle
https://blacknovel1.wordpress.com/2023/02/03/fantaisie-heroique-de-gilles-vidal/
POLARMANIAQUE
« Voilà bien le type même d'ouvrage inclassable et rien que pour cette raison, j'apprécie mais en procédant avec une première élimination, on peut déjà dire que ce n'est nullement de la littérature "blanche". C'est la narration partielle du trajet d'un homme dont le lecteur ne saura jamais vraiment qui il est, sauf qu'il devient soudainement riche par héritage et qu'il rencontre inopinément une jeune femme , Charlène qui soutient l'avoir bien connu et dont il ne se souvient absolument pas. Ils vont ainsi voyager de concert au volant de sa vieille guimbarde, flottant régulièrement aux confins du réel, lui frôlant l'onirisme, écrivain enkysté dans l'échec et le vide de l'inspiration, elle en désespoir d'amour et fortement désireuse d'être enlacée dans ses bras. Un roman étonnant, tout en fines touches, à l'atmosphère épurée, rafraîchissant à bien des égards, diaphane, éthéré. Ce couple improvisé aux étreintes intermittentes, erratiques, aux rencontres désarmantes, d'apparence insouciante, recèle une impression envoûtante et nous procure cette impression étonnante que rien de grave ne peut lui arriver. Mais sera-ce le cas, je vous en laisse juge. Le style de l'auteur est unique en ce sens qu'il use et abuse des parenthèses, paraît-il déconseillé dans l'apprentissage de l'écriture et, en l'occurrence, dans l'opus en question, cette particularité ne pose aucun problème. Très vifs remerciements à l'auteur, "vieux" routier de l'écriture "transgenre", et aux éditions de la Déviation, à leur mentor, Michel Lebailly. »
Jean-Michel Isèbe
http://polarmaniaque.e-monsite.com/pages/page-585.html?fbclid=IwAR3Y8TBaqXwfvm6Paf24fhAuhtXlNJPmW_QPh2CY3NmsFwIeA2c8nN0ZoKg
DELPH LA BIBLIOVORE
Avec « Fantaisie héroïque », Gilles Vidal s'est fait plaisir et on sent qu'il s'est amusé en écrivant ce court mais intense récit. Son style est reconnaissable puisqu'il sait manipuler l'art des grandes phrases sans alourdir la lecture. Il mélange le langage soutenu à un vocabulaire frôlant le trivial. Mais il ne tombe jamais dans la vulgarité et l'élégance domine.
Ses comparaisons insolites sont très parlantes et insufflent du piquant aux réflexions des protagonistes.
« Avais-je déjà oublié Charlène et mes sentiments profonds qui commençaient à se développer envers elle ? Avais-je oublié ce qu'elle m'avait déclaré au creux de mon oreille : J'étais tellement triste avant toi, j'avais l'impression de vivre en Times dans un monde Helvetica ? »
Il se paie même le luxe d'utiliser des mots désuets, ce qui donne un charme étonnant à l'histoire. Quel délice son évocation des vieilles voitures ! Justement, Gilles Vidal s'attache à remonter le temps. Ainsi, son personnage principal déambule sur les routes et des moments clef de sa vie sont évoqués comme cet homme apprenant qu'il hérite d'un oncle, réfléchissant à son passé.
Le temps dégrade les personnes et les lieux, c'est la disgrâce du temps enfui superbement décrite tout au long de « Fantaisie héroïque ». De plus, l'auteur regroupe le périple de son héros de références musicales et littéraires passant de Sacha Guitry à Bertand Belin. J'aime beaucoup les romans de Gilles Vidal car il instaure une atmosphère particulière avec ses références culturelles de très haut niveau. En le lisant, on se sent plus intelligent sans s'ennuyer.
« … il y avait de moins en moins de jeunes à vouloir se ruiner la santé pour une paie insuffisante et de démentiels horaires et il n'y avait plus donc que les vieux qui tenaient le coup par la force de l'habitude. »
J'ai apprécié suivre les fantaisies sur bitume d'un personnage nostalgique, je me suis engouffrée dans mes propres failles temporelles ou émotionnelles. Je vous invite à tenter l'expérience…
Delphine Broutin
https://delphlabibliovore.blogspot.com/2023/01/fantaisie-heroique-gilles-vidal.html?spref=fb&fbclid=IwAR1cKyz8neugfskT9uOgq-VJx5cUgJvQYleBOUgHKBXfB27iBYewVPwunAk
K-LIBRE
Une promenade de santé. Le titre de ce roman de Gilles Vidal pourrait avoir été emprunté à un album de ce brave Alain Bashung et, entre la poésie à fleur de peau, le goût de l'image surprenante, le sens de la dérision, de la provocation et de l'ironie, ce ne serait là que des ponts de comparaison qu'il serait possible d'effectuer. Gilles Vidal a écrit des ouvrages policiers. Mais il est un moment où, par delà l'écriture, il faut aussi se confronter à d'autres aspects de la littérature. En s'appuyant sur des thèmes qui pourraient ressortir du genre (il y a dans ce texte des héritages, des gens louches, des partouzes discrètes dans des châteaux, des êtres en dérive, des gens qui mentent et se mentent, des femmes fatales), l'auteur raconte autre chose, une déambulation (ce que d'aucuns appelleraient un road movie, mais avec un véhicule un peu hors d'âge et qui ne tiendra pas forcément toute la route). Tout commence avec un narrateur qui pourrait sortir d'un roman noir, un petit écrivain qui a autrefois été renommé, mais qui a perdu ce qui faisait sa force. Il continue à écrire mais ce ne sont que des idioties - pour des revues, des fascicules publicitaires. Aussi, quand l'aventure pointe au coin de la rue sous la forme d'un héritage, puis la rencontre d'une femme qu'il a jadis aimé (enfin peut-être car il ne se rappelle pas trop - elle a l'air d'en savoir plus mais est-elle sincère ?), puis l'annonce de la mort d'un vieil ami qu'il n'a pas vu depuis longtemps (mais il se souvient de sa sœur, à peine plus âgée qui le faisait fantasmer lorsqu'il était lycéen), le narrateur monte dans sa voiture et part à l'aventure. Un décrochage qui le fera réfléchir, rêver sans doute, car le voilà confronté à des péripéties dont parfois le lecteur se demande si elles sont vraies ou fantasmées, réelles ou dues à des pauses somnolentes dans la nature.
Comme un personnage d'un dessin de Sempé, avec parfois quelques traits un peu plus sanglants mais point trop n'en faut, le narrateur va donc traverser les paysages comme l'indique le titre en étant parfois héroïque (à son niveau, et notamment en refusant des liaisons faciles) et avec fantaisie, c'est-à-dire comme dans une histoire de Marcel Aymé ou de Pierre Véry. Certes, nous sommes un peu éloigné d'une intrigue noire, d'un côté sombre, mais Gilles Vidal nous offre-là une balade au côté d'un héros un peu perdu qui, au fil des pages, reprend goût à la vie. De ce point de vue, Fantaisie héroïque nous fait entrer avec bonheur dans l'année 2023 et c'est un grand soulagement (n'est-ce pas ?).
Laurent Greusard
Citation
“Une semaine plus tard, j'étais couché, les bras en croix, je sentais mon corps entièrement vidangé de l'intérieur, redevenu neuf, comme Keith Richards qui, selon une légende urbaine, se faisait deux fois par an changer son infâme sang par celui de bébés innocents dans quelques mystérieuse clinique nichée dans les flancs des Alpes helvétiques.”
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre...
ARTICLES DE PLAGE
LE SALON LITTÉRAIRE
« Mes étés d’enfant n’étaient que mer sable et criaillements de grands oiseaux blancs tandis que je courais revenais et recourais sans cesse dans l’eau pour y jouer, écrit Gilles Vidal, mais les temps ont bien changé. Et de telles territoires se sont mis à chanceler. L'auteur veut y croire encore. Mais les nuages s'accumulent sur la mer et le beau temps a du mal à renaître.
Si les aurores sont rares, reste un appel à la vie, juste la vie, dans l'espoir que de ses ombres accouchent nos choix parfois dans un scintillement. Mais tout tombe dans l’atmosphère naphtaline et tout accentue des frissons étranges : un cri de singe sort de nulle part / car il n’y a pas de singe /ou presque mais le soleil s'en moque et arrose / les futurs mélanomes / comme la fumée des cigarettes / les poumons blancs.
Reste l'obscur d'une tragédie qui accommode la farce des jours. De quoi rendre la tête vide avec l'objectif d'affronter le réel même si finalement / le seul pays d’un homme / est son enfance. Mais il n'en reste que l'écume. Elle lèche le safran éternel en riant de la vulgarité de la routine, manière de racheter sa part au morbide quand l'absolu hérisse celui qui voit le monde tel qu'il devient et y pressent un parfum d’enfer. »
Jean-Paul Gavard-Perret
BECAUSE THE NIGHT
K-LIBRE
« Comme Simon Du Fleuve, ou chez Michel Crespin, ou chez Jean-Pierre Andrevon, Gilles Vidal raconte un monde qui contient en lui encore de l'humain, qui évidemment doit composer avec l'horreur, mais ne doit pas y succomber. Pourquoi continuer à vivre si c'est en tuant des gens, en les mangeant, en volant et pillant à des plus faibles ? Si nous sommes déshumanisés, alors c'est qu'il fallait cette catastrophe, qu'il fallait purger la terre de l'humanité. Avec poésie, avec subtilité, à travers la description d'un personnage qui entend rester un humain au milieu de ce monde, c'est toute l'éthique aussi du roman noir (depuis le détective de Raymond Chandler ou Dashiell Hammett) qui court au long de ce court récit. Roman noir et poésie, c'est bien ce que cherche à concilier, et il y réussit souvent, Gilles Vidal. C'est encore le cas avec ce Because the night lumineux dans un monde noir, comme lorsqu'on est perdu, seul, dans les ténèbres et que, justement, pure et sensible, la voix de Patti Smith s'élève pour nous consoler de tout. » Laurent Greusard
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=6368
SF ÉMOI
C'est désormais un fait bien établi, le post-apo s'est affranchi des strictes limites de la science-fiction pour faire des émules parmi les auteurs de littérature dite blanche. Les maisons d'éditions, grandes ou petites, lui ouvre leurs portes et quantité d'auteurs s'engouffrent dans la brèche. Et c'est tant mieux. Cela permet de renouveler le genre et laisse entrevoir de nouvelles perspectives, de nouvelles approches.
Le roman de Gilles Vidal, principalement connu pour ses polars, s'inscrit donc complètement dans ce mouvement. Il a insufflé à son histoire un rythme bien particulier. Pas de chapitres ni de paragraphes, presqu'une seule et longue phrase mêlant narration, conversations et réflexions. C'est ainsi que son héros nous livre ses pensées et ses actions, comme elles viennent, sans prendre le temps d'y réfléchir. Ses souvenirs aussi. Des flash-backs un peu bordéliques suscités par un objet, une vision, une odeur.
De fait, c'est autant son passé que son présent qu'Angus nous raconte. On devine ainsi ce qui a amené la société à cette situation désespérée et ce qui a conduit Angus là où il se trouve. Car il n'est pas là par hasard et, en dépit des apparences, du manque de précisions et de pistes, il y a dans ce roman une véritable intrigue avec un vrai dénouement. Une chute que l'on ne voit pas venir et qui nous cueille sans crier gare, comme un bon gros uppercut.
En attendant, on l'écoute Angus. On se rappelle avec lui les bons et les mauvais moments de la vie. Celle d'avant, quand il y avait encore de l'espoir, un avenir et non pas une existence stérile dédiée à la seule survie. La famille, les amours, les enfants, le travail aussi, tout ce quotidien qui parait parfois sans relief mais qu'on regrette sitôt qu'on l'a perdu.
Post-apo original et sobre, dur mais sans violence excessive, « Because the night » se lit d'une traite, comme une longue expiration dont on sort essoufflé, mais ravi de vivre encore... ici et maintenant.
Lien : HTTP://SFEMOI.CANALBLOG.COM/..
DELPH LA BIBLIOVORE
Le style est toujours aussi bien travaillé que dans les précédents livres de Gilles Vidal. Les phrases sont longues voire extrêmement longues mais très bien écrites tout en laissant une liberté totale à la ponctuation. Cela peut déstabiliser le lecteur et pourtant il faut reconnaître que le résultat est un mélange de vitriol et de poésie. Étonnant et déroutant mais avec texte non dénué de trouvailles et de bons mots. L'auteur a vraiment le sens de la formule.
« Vu que ça faisait longtemps qu'il n'y avait plus de réseau et que les téléphones portables servaient surtout de réceptacle aux souvenirs enfuis qu'étaient les photos, les belles photos du temps béni des coloris et des selfies… »
Parmi les angoisses d'un monde en déchéance, des thèmes émergent comme les menaces climatiques. La nostalgie est bien dépeinte pas Gilles Vidal qui manie bien ses mots pour vriller le ventre suite à la perte d'un certain bonheur. À sa façon, il met le doigt sur la fragilité de la vie. Son personnage, Angus laisse entrevoir des lambeaux de son passé avec dureté et douceur à la fois.
« Il paraît qu'il reste sur la terre des morceaux de paradis lâchés par les anges lors de leur fameuse chute, mais que ceux qui sont capables de les retrouver sont de sacrés veinards. »
« Because the night » est un roman étonnant qui fait écho aux angoisses que notre société est en train de ressentir depuis quelques années. Et puis c'est une mise en garde contre l'indifférence parce que la nuit peut arriver un jour !
BABELIO
Je découvre Gilles Vidal grâce à Babelio. Je m'aperçois en lisant sa biographie qu'il a écrit de nombreux livres, polars et essais.
Il est également peintre, la couverture du livre reprend d'ailleurs une de ses oeuvres personnelles.
Ici, il ne s'agit pas de polar bien que l'écriture rappelle l'ambiance du Noir mais d'un roman d'anticipation.
Nous découvrons le narrateur, Angus, après un enterrement dans un village en ruine sous une chaleur écrasante où les voitures sont abandonnées, les hommes armés...
Nous devinons une guerre, un cataclysme, « le grand effondrement ».
Angus se souvient d'une enfance insouciante avec ses grands-parents, « Je suis heureux qu'ils ne connaissent pas ce que nous vivons aujourd'hui», de son adolescence « que reste-il de tout cela?...toute la nostalgie d'un siècle et d'une liberté qui ne sont plus ».
« Avant le grand effondrement, tout le monde savait bien que ça allait partir en sucette mais personne ne réagissait ». Gilles Vidal nous rappelle les alertes sur le changement climatique, les pandémies, les démocraties fragilisées.
Angus vit dans un monde sans loi, luttant pour sa survie. Cependant, ce n'est pas un monde imaginaire mais un futur cauchemardesque, conséquence des dérèglements d'aujourd'hui.
C'est un livre difficile à lâcher, qui a une résonance toute particulière avec l'actualité. Nous ne pouvons pas éviter de penser à la guerre en Ukraine…
De plus, pendant ma lecture, le sol s'est recouvert de sable jaune-orange venu du Sahara…
Roman d'anticipation, vraiment ?
Je vous recommande vivement ce livre et pour ma part, j'ai hâte de lire les polars de l’auteur.
MleCornec
POLARMANIAQUE
On le craignait depuis si longtemps, on le savait si inévitable, incontournable puisque l'Homme est ainsi fait qu'il se précipite droit dans le mur en klaxonnant, ça y est le chaos est intervenu, le merdier , nous y étions, et l'humanité ne se résumait plus qu'à quelques groupes épars, tentant de survivre dans une autarcie névrotique. Ainsi Angus en est-il , après avoir rejoint entre autres Kevin, Pat, Diana , dans une communauté dont l'autonomie alimentaire s'avère bien fragile. A l'aide de très longues phrases au style monocorde, peut-être pour mieux souligner l'épouvantable réalité de l'effondrement, la radicale impossibilité d'un retour en arrière, l'auteur nous fait comprendre les immenses périls qui surviennent. Extrait : "La Rochelle n'existe plus , Bernard, c'est l'océan maintenant qui a pris le dessus. Mais il y en avait tellement de ces réfugiés climatiques, ça pullulait, qui venaient de partout, des quatre points cardinaux, ayant échappé à une mort affreuse, affamés, transis, malades, désespérés, furieux, et moins il y avait de terres immergées et plus ça engendrait des guerres et des guerres à n'en plus finir, des atrocités de tout ordre." Il eut été nécessaire de saisir bien d'autres passages éclairants mais ce dernier suffira déjà à éclairer la gravité de l'instant ! Court opus certes, mais tranchant, acéré, sans concession, sans rémission.
Jean-Michel Isèbe
BLACK NOVEL
de Pierre Faverolle :
https://blacknovel1.wordpress.com/2022/03/20/because-the-night-de-gilles-vidal/
L'ART DE LA FUITE EST UN SECRET
ENCRES VAGABONDES
« (...) Voilà donc un roman noir où l’atmosphère est primordiale, à la fois poétique et onirique, où des menaces imprécises entraînent un personnage vers des lieux inconnus, où une femme mystérieuse, aux allures d’héroïne fatale, porte avec elle la peur, la violence, la mort et l’amour, le tout sur un ton parfois désabusé et mélancolique. “La vie était ainsi faite, il n'y avait juste que le vide abyssal d'un univers où chacun cherchait à combler sa solitude et à affronter dignement son impuissance face à la mort inexpugnable au bout du chemin. » Noir, c’est noir.” »
Serge Cabrol
https://encres-vagabondes.com/magazine7/vidal2.htm?fbclid=IwAR0YDnqtEFh0-wNp81-h3Qhp9Qe7VFE67SSJWE32ebmqPSYlWyCXjNXGUPE
À VOS MARQUES TAPAGE !
« (…) Gilles Vidal nous offre cette fois un court et intrigant roman où les codes du polar se marient avec finesse au monde de l’art, sur fond de quête initiatique de ces deux âmes en errance. Si la personnalité de ses personnages est extrêmement fouillée, un soin tout particulier a été apporté aux décors où ceux-ci évoluent : notre regard chemine de l’un à l’autre en s’imprégnant des atmosphères qu’ils dégagent, comme on admirerait une oeuvre d’art… Un roman d’une belle profondeur, porté par une écriture empreinte de fulgurances poétiques, qui confirme le talent et la large palette d’émotions que Gilles Vidal sait susciter chez ses lecteurs : son art de manier les mots comme le pinceau, n’est pas un secret pour ses admirateurs ! »
Christine Le Garrec
Mare Nostrum
« (…) L’art de la fuite est un secret”, c’est encore l’art de la description poussé à un joli niveau, où il est fait appel à tous les sens pour ravir notre esprit (l’accord parfait du coulommiers lorsque le vin au tanin ferme vient boxer la glotte juste après avoir fait macérer le fromage…) ou cette phrase du cinéaste expressionniste Japonais Kenji Mizoguchi : “il faudrait se laver les yeux entre chaque regard” (p. 23)
La progression des sentiments est rendue par petites touches au fur et à mesure de l’avancée du récit, sans précipitation où l’intérêt des deux protagonistes l’un pour l’autre s’affirme lentement, où la découverte se fait naturellement, sans à-coup. C’est donc tout simplement que lors du premier contact physique des doigts qui se rencontrent inopinément, que se produit cette décharge électrique dans tout le corps, que tous ceux qui sont tombés amoureux connaissent déjà. De même, lorsqu’ils se retrouvent dans le même lit, alors que rien n’est dit entre eux, Victor, très émoustillé par les fragrances dégagées par Agnès qui dort contre lui, secondarise ses pulsions et reste maître de lui. Cela donne lieu à une très belle description du ressenti que le lecteur aura du plaisir à découvrir et savourer. (…) »
Dominique Verron
https://marenostrum.pm/lart-de-la-fuite-est-un-secret-gilles-vidal/?fbclid=IwAR1_eb4SD9tC5DgTXC9WzFdVW_-AMAFFdNqVpzFiMFvgvAq7lWyf9BbpKAk
Collectif polar : chroniques de nuit
« … Une fois encore, je me suis laissée porter par l’écriture de Gilles. Par sa poésie qui fleurit entre ses lignes. Par ses parenthèses philosophiques. Par ce road-movie qui est, avant tout, un prétexte pour parler avec talent de Culture autant que de la rencontre de deux fugitifs. »
Eppy Fanny
Black Novel
« … Belle réflexion sur l’art et sur la capacité de voir le monde qui nous entoure, Gilles Vidal utilise un rythme nonchalant pour prendre le temps de décrire devant nos yeux des peintures que Victor aurait pu créer. Et plus qu’un roman angoissant, il nous offre des morceaux d’une rare beauté grâce à une formidable maîtrise des couleurs et des détails judicieux qu’il incorpore à ses phrases. Finalement, si au lieu de se chercher soi-même, on trouvait l’autre ? L’homme ne doit-il pas avoir pour but de chercher et trouver le contact humain ? L’art de la fuite est un secret s’avère finalement un roman plus profond qu’il n’y paraît. »
Pierre Faverolle
https://blacknovel1.wordpress.com/2021/03/21/lart-de-la-fuite-est-un-secret-de-gilles-vidal/
K-libre
« Gilles Vidal se livre ici à un exercice qui devient familier chez lui : un récit court, poétique, jouant des thèmes du roman noir (ici, fuir un ennemi et comment se cacher, se protéger) pour écrire ce qui lui plait, en toute liberté. Ce récit ressemble parfois plus à un rêve qu'à un polar pur et dur (même s'il y aura de la violence et un cadavre dont il faudra bien se débarrasser). En effet, il s'ouvre par une impulsion : je suis en danger, donc je dois fuir, mais on ne saura pas si ce danger est réel, si le personnage fantasme, s'il est fou, ou si, comme dans des récits anciens, cette mise en marge n'est que le symbole d'un appel à vivre autrement, à s'initier à un nouvel ordre du songe (comme le fut Nadja d'André Breton ou les films de Jean Cocteau, où le réel devient autre chose, un autre univers finalement plus "vrai", plus réaliste que celui dans lequel nous vivons). »
Laurent Greusard
Le Courrier Cauchois
« On connaît le principe de la fuite en avant. Gilles vidal aurait-il inventé celui de la fuite à reculons ? En tout cas, si certains partent sans se retourner, son héros, lui, a du mal à ne pas tourner le regard vers le monde qu’il vient de quitter. Toutefois, ce peintre a été contraint de laisser sa toile sur le chevalet et de se diriger ”vers le sud tant qu’à faire”… Dans ce récit court publié le jeudi 4 mars dernier par les éditions la déviation, l’auteur s’amuse avec les codes du polar et joue avec son lecteur. Et sait y faire : il a plus de 40 livres à son actif, des romans noirs et des thrillers. »
Blog de Jeanne Desaubry
« … Si le héros n’est pas un hard boiled façon Dashiell Hammett, il n’en rencontre pas moins la femme, forcément fatale, des méchants, il a peur, il fuit, et si l’on ne sait pas quoi, on est assez vite persuadé du sérieux de ses craintes. C’est une lecture courte, 110 pages, plus tout à fait une nouvelle, pas encore tout à fait un roman, ce qui fait qu’on reste un peu au milieu du gué : on s’attache au personnage, cette fuite devient nôtre, puis soudain il nous abandonne et l’on en sort enchanté, mais frustré. Gilles Vidal, sans renoncer aux fondamentaux du polar, écrit à merveille ce qui concourt à la création de l’acte de peindre : la pulsion artistique, les émotions qui saisissent l’artiste devant les œuvres des autres et l’envie, le besoin qui pousse au creux des reins et dans le ventre, comme un désir sexuel, avec la même intensité irrépressible. Court, certes, mais savoureux, riche, une lecture qui fait aussi la part au suspens et à l’attente de la catastrophe, qui, on le sent, point à l’horizon comme l’orage qui terrifie la femme, fatale ou pas. »
http://jeanne-desaubry.over-blog.com/2021/03/tempus-fugit.html
Les Lectures de l'Oncle Paul
« (…) Dans ce court roman, nous entrons de plain-pied dans une intrigue dont on ignore le début, mais cela ne nuit en rien à l’histoire.
Lorsqu’on fuit, il faut se dépêcher. Est-ce pour ça que les chapitres sont inexistants, comme si lecteur devait suivre Victor, le narrateur, et Agnès dans leur périple et surtout ne pas les perdre de vue ? La peinture tient une grande place dans ce texte, mais ce n’est pas étonnant, sachant que Gilles Vidal est lui-même artiste-peintre. Des tableaux sombres, dans lesquels le noir prédomine, avec des coulures d’un brun rougeâtre, comme des dégoulinures de sang. D’ailleurs, la couverture est là pour en témoigner. La poésie n’est pas absente non plus car Gilles Vidal n’oublie pas qu’il sacrifie pour son plaisir à cette forme littéraire qui subsiste, bon an mal an, malgré la défection du lectorat.
Cette histoire de fuite en avant (je sais, fuite en arrière serait plutôt impropre), une balade menée rapidement sur les routes, les protagonistes se déplaçant comme s’ils avaient le diable à leurs trousses (ce qui est peut-être vrai) est appelée en général Road-story par les snobinards qui préfèrent se réfugier dans des anglicismes de mauvais aloi. Mais ce n’est en aucun cas, un road-movie comme imprimé en quatrième de couverture, puisque ce terme s’applique aux films. Petite remarque en passant, mais à lire des expressions anglo-saxonnes dans des romans français (dans leur présentation) ainsi que dans les médias, me hérisse toujours un peu le poil.
Nonobstant, ce roman minimaliste est mené sur les chapeaux de roues et démontre que point n’est besoin de s’éterniser dans une intrigue pendant cinq cents kilomètres, pardon cinq cents pages. Trop de délayage fait perdre sa force au propos. »
Paul Maugendre
https://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2021/03/gilles-vidal-l-art-de-la-fuite-est-un-secret.html
Delph’ la bibliovore
« … Gilles Vidal est un maître quand il s'agit de laisser planer des ambiances. Ce roman est plein de poésie, un moment en dehors du temps dans lequel les sentiments sont passés au crible grâce à une écriture de haut vol ! »
Babelio
« Victor est peintre. Il laisse son chevalet avec une peinture inachevée pour fuir ... où ? au hasard. Pourquoi ? Je me suis laissée entrainer par ce roman court, écrit en un seul chapitre, road-movie poétique, polar mystérieux où la violence est sous-jacente, Les descriptions des paysages sont magiques, lumineuses : villages de province, stations-services, personnages rencontrés... un délice, une narration sublime! Au fil des pages, je me suis laissée porter par le rythme, la lumière et ce sentiment de fuite de quoi ?
Je vous le recommande vivement ! »
https://www.babelio.com/livres/Vidal-Lart-de-la-fuite-est-un-secret/1290450/critiques/2549274?fbclid=IwAR2eMOa_rbGTLTSDcAVxTKGUD4qt8q93h8JUrchKLXkp7HMxvJ8MdjwOCk8
LOIN DU RÉCONFORT
Collectif polar : chroniques de nuit
« Ce court roman, n’est pas un polar. C’est pour moi davantage une introspection poétique dont le déclencheur est le meurtre sauvage de la compagne de Franck ; l’homme que nous allons suivre au fil de ces pages. Une errance nécessaire pour mieux retrouver le monde des vivants. »
Épy Fanny
Black Novel
« (…) Avec peu de phrases, peu de mots, l’auteur brosse à la fois une histoire, un personnage, un pays et surtout une vraie réflexion sur la mémoire, le remords, le destin et la vengeance. Et la fin, comme tout le reste du livre, vous prendra aux tripes, par sa simplicité et par le fait qu’elle ne ressemble à aucune autre. Cette fin laissera d’ailleurs comme un goût amer en bouche, comme une démonstration que Franck aura décidément tout raté dans sa vie. Mais le roman, lui, est une formidable réussite ! Un roman que je garderai longtemps près de moi. »
Pierre Faverolle
https://blacknovel1.wordpress.com/2020/12/06/loin-du-reconfort-de-gilles-vidal/
Les Mille et Un Livres – Carole Emery
https://lesmilleetunlivreslm.over-blog.com/2021/01/loin-du-reconfort-gilles-vidal-editions-zinedi-par-carole-emery.html?fbclid=IwAR06lME5PEANFaSiC7xOZ_mVVKFFIDciphTK7iYgz9Craa3XMRx4ls2_wvo
K-libre
Trouver l’or du temps :
Au XIXe siècle, Nietzsche veut écrire de la philosophie, mais il se rend bien compte que l'on ne peut écrire de manière austère et savante (ou alors cela ne l'intéresse pas). Alors il invente sa forme entre poésie et philosophie. Gilles Vidal a commencé, il y a quelques années, par des romans noirs assez rudes, mais en maturant, en mûrissant, il a lui aussi fait un pas de côté en s'occupant de poésie, nous offrant récemment un recueil qui mérite le détour. Mais forcément, on n'écrit pas innocemment dans un "genre" sans que cela ne "contamine" l'œuvre en général. Parfois, ça donne des réussites. C'est le cas de Loin du réconfort. Résumer l'intrigue est assez simple : un homme vient de perdre sa compagne qui a été assassinée. Pourquoi ? Par qui ? Rien n'est sûr, mais l'homme amoureux est innocent. Durant son interrogatoire avec la police, un vieux flic lui glisse une feuille. Sur cette feuille, le nom de quelqu'un qui pourrait avoir des informations sur le meurtre. Bizarrement, personne au commissariat n'a l'air de se souvenir de ce policier. Mais tout cela a-t-il de l'importance ? Non ! Ce qui est important, c'est le long voyage en voiture, solitaire du personnage qui se rend chez celui qui pourrait l'aider. Puis ailleurs. Ce périple est l'occasion de faire naître la poésie des lieux. Des lieux noirs où une chambre d'hôtel impersonnelle succède à une zone industrielle désespérante, où les lavabos gouttent et les plafonds ont des taches, et enfin où les peintures s'écaillent. Une poésie de l'ordinaire, des gens de peu, de la vie quotidienne comme elle va, la patine des grands cinéastes français comme Jean Renoir filmant Jean Gabin. Mais ce voyage est aussi l'objet de ruminations car, en roulant, le personnage a des pensées qui vagabondent encore plus que lui. Son esprit navigue entre présent et passé, entre enfance, relations avec sa compagne morte, vie actuelle seul dans son véhicule. Des ruminations qui ne sont jamais l'examen d'un passage à vide, les sombres pensées d'un psychopathe, mais des vignettes qui ouvrent l'esprit au monde, qui sont à la fois des souvenirs et comme des exercices de relaxation, comme chez Jack Kerouac cherchant son satori dans une promenade bretonne sur les traces de ses ancêtres. Même réduite à une épure, l'intrigue noire, et les images et les métaphores qu'elle véhicule, fonctionnent comme le ressort nécessaire à cette description fine et sensible : que se passe-t-il dans la tête d'un homme qui cherche au départ la vengeance mais qui trouvera sans doute autre chose de plus fondamental en se confrontant avec lui-même, dans le mouvement d'une pensée mobile se déchiffrant au fil d'un voyage à la fois road-movie et intérieur.
Laurent Greusard
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=5911
Pascal Dessaint
« De ma mère me revient cette aube mastic qui, comme une tumeur, avait colonisé les murs écorchés de son hôpital, où il n’y avait plus de cris à cette heure matinale, même pas un gémissement. Une cathédrale de sable abandonnée en plein désert. Il paraît que c’est le moment où les âmes s’en vont, s’envolent de leurs corps entubés où s’écoule la morphine par jets saccadés. C’est l’heure où ma mère est partie. » Toute la sensibilité d’un auteur pour qui toujours le plus dur reste à faire… Lisez Gilles Vidal !
Delph’ la bibliovore
« … La mélancolie, en effet, rôde autour de cet homme qui a un projet en tête. Il aime aussi le rock qui martèle d'autres kilomètres ! Ainsi, il revoit des individus qui ont jalonné sa vie. Des paragraphes courts font la part belle à une galerie de protagonistes. En quelques mots bien cyniques, Gilles Vidal fait le portrait d'individus qu'il a croisés dans son existence, des gens que chaque lecteur a lui-même pu rencontrer dans son parcours. C'est ce que j’appellerais la “Vidal touch”, en peu de phrases, le décor est planté !
L'écriture est impeccable. L'auteur se permet même des phrases longues de plusieurs lignes. Ce procédé pourra agacer certains lecteurs mais ce genre de passages est pour moi bien traité.
Franck est bouleversé et revient beaucoup sur sa jeunesse avec de belles pages sur l'enfance qui peuvent faire monter les larmes aux yeux du lecteur.
Il est une belle contrée qui s'appelle l'enfance. Il faut en rester solidaire jusqu'au bout, balayer ses erreurs, oublier ses remords, les errements de sa vie, peu importe, demeurer jusqu'au bout du bout dévoué à l'enfant innocent que nous fûmes.
Loin du réconfort est un livre court qui m'a remuée dans le choix des thèmes abordés. Un roman qui laisse la place plus à la réflexion qu'à l'action ! »
Delphine Broutin
Les Lectures de l’Oncle Paul
« Le lecteur à la lecture de ce texte empreint de poésie et de nostalgie, se croit sur un matelas pneumatique, dirigeant ses regards vers les nuages qui s’échelonnenét dans le ciel à la queue leu leu, se déchirant parfois ou se rattrapant. Comme autant de souvenirs, d’épisodes familiaux ou personnels vécus par le narrateur. Des digressions, certes, mais qui en apprennent plus sur celui qui se confie, que ne pourraient le faire des analyses oiseuses édictées par des professionnels de la psychologie. (…) Gilles Vidal narre avec tant de conviction cette histoire, que le lecteur a du mal à distinguer quelle part prendre entre le fictif et le réel, entre le vécu et l’imaginé, et il se trouve balloté comme un yoyo, descendant jusqu’aux tréfonds des souvenirs et remontant jusqu’aux épisodes présents, frénétiquement ou nonchalamment. »
Paul Maugendre
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2020/11/gilles-vidal-loin-du-reconfort.html
Gérard Streiff
« J’ai vraiment beaucoup aimé ton “Loin du réconfort”, beau personnage, superbe plume, magnifique évocation de l’enfance (et de la mère). Un peu sévère avec les auteurs (classiques) de polar (même si le narrateur partage avec Agatha Christie le goût de faire la vaisselle) ; ceci dit un auteur/narrateur qui aime par-dessus tout les concertos pour piano de Prokofiev ne peut être qu’une très belle personne. »
OÙ VONT LES SILENCES
SWAZ (À VOS MARQUES TAPAGE !)
C’est à une déambulation que nous invite Gilles Vidal avec Où vont les silences, son recueil de poésie. La matière, sous sa plume, palpite et le paysage se fait réceptacle pour les pensées silencieuses d’un homme qui marche seul dans la nuit.
Les mots de Vidal, dans leur fluidité, disent les échardes de cette vie et nous cheminons également en silence pour mieux recueillir l’écho de la perte.
Comme une longue marche, ce long poème se dévide, épuré, jusqu’à la connaissance de soi :
je suis ce que j’ai perdu
ce que j’ai cru être
et que je ne serai jamais
sur le bord du monde
les dents de la terre grincent
Où vont les silences de Gilles Vidal, L’Intermède, juillet 2020 / 7€
DE BUT EN NOIR
À l'écoute des livres
« Auteur prolifique, Gilles Vidal nous propose un recueil de neuf nouvelles dans lequel, DE BUT EN NOIR évoluent des personnages marginaux parmi lesquels un tueur à gages chargé d'exécuter un contrat mis sur la tête de son propre père, un autre homme qui, après avoir été trahi par la mère va l'être par la fille, une intermittente du spectacle dont le tournage d'un bout d'essai va lui révéler comment toucher plus rapidement un héritage. Le lecteur assistera (et participera ?) à une fessée d'anthologie tournant mal et à la création d'une oeuvre d'art sur bois dotée d'une âme. D'autres encore au fil de ces pages dans lesquelles flotte un humour noir à souhait. »
Roland Francoise
Retrouvez À L' ÉCOUTE DES LIVRES chaque mercredi à 18h30 sur Radio Massabielle (97.8 Mhz et 101.8 Mhz
http://alecoutedeslivres.over-blog.com/2020/06/le-livre-du-jour-de-but-en-noir.html?fbclid=IwAR0fanDZy0tz6W6V-qTa4mUt3h3dg7Ify2Ljz0KYempnodHrEOg-06QXwTk
Black Novel
« Une fois n’est pas coutume, je vous propose un recueil de nouvelles. Edité par un petit éditeur, ce recueil est écrit par un spécialiste du genre, Gilles Vidal, et vous ouvre les facettes du noir domestique, en balayant tous les genres de littérature. … »
Pierre Faverolle
https://blacknovel1.wordpress.com/2020/04/12/de-but-en-noir-de-gilles-vidal/
À vos marques tapage
Après le passionnant thriller La boussole d’Einstein,, Gilles Vidal nous prouve qu’il est aussi talentueux dans l’exercice délicat de la nouvelle que dans celui du roman, à travers les neuf textes d’un noir sordide et dérangeant qu’il nous propose de but en noir dans ce recueil. Jouant sur les registres du roman noir ou du fantastique, ces neuf histoires courtes et percutantes, peuplées d’affreux, sales et méchants qui commettent les pires crimes ou en sont les victimes, sont déclinées avec un humour teinté de désespérance en jeux de manipulation exemptés de toute morale. Dealer de diesel dans une époque peut-être pas si lointaine, tueur de père Noël qui se venge avec toute la violence contenue en lui depuis trop longtemps de celui qui l’a violé enfant, effets boomerang chez les tueurs à gages… Les nouvelles de Gilles Vidal sont noires et âpres, parfois perturbantes, et se lisent en apnée en nous laissant un sentiment d’amertume qui élimine le peu d’illusions qu’il nous reste sur la nature humaine. Une plume sombre à souhait que l’on retrouve avec grand plaisir !
Christine Le Garrec
http://a-vos-marques-tapage.fr/2020/04/02/histoires-de-lire-n49/?fbclid=IwAR0opDvowjo1nbi-8sJ7ikpDqzVKzvQfKrUiXJDzkzy0UZYTu5HuFa0FKu
Y
Les Lectures de l’oncle Paul
« (…) Gilles Vidal s’inscrit parmi les écrivains talentueux pouvant tremper leur plume dans n’importe que genre et en retirer une petite perle en quelques pages. Le Noir, l’Erotisme, l’Humour, le Fantastique, l’Anticipation lui vont si bien. A chacun ses goûts, surtout si l’on aime panacher les plats épicés proposés. (…) »
Paul Maugendre
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2020/03/gilles-vidal-de-but-en-noir.html
K-Libre
« … Il est déjà difficile de résumer des romans sans dévoiler - divulgâcher - des pistes, des indices, des fins, mais c'est encore plus difficile dans ce condensé âpre et noir qu'est la nouvelle. Comme l'auteur a réussi son coup, c'est encore plus difficile. Mais, disons-le nettement, c'est une très bonne idée que de suivre les écrits littéraires de Gilles Vidal et c'est une excellente idée que de lire aussi ses nouvelles noires. »
Laurent Greusard
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=5704&fbclid=IwAR0jFVtLtm16xmmJhDhKkC64oKCX6p9PRhYdUpldoJRFV5Om0iu31iy_XrE
Delph la bibliovore
« Gilles Vidal, dans ses romans, fait rencontrer des personnes très variées comme s'ils appartenaient à des histoires différentes. Mais avec « De but en noir », la démarche est inversée. Ainsi des thèmes et des personnages semblent avoir des points communs sans jamais se rencontrer. Les situations sont ainsi cocasses et on a l'impression que leurs univers vont s'entrechoquer mais c'est aux lecteurs d'en inventer les connections dans le décor planté par Gilles Vidal. Il joue ici le rôle d'un animateur facétieux. … »
https://delphlabibliovore.blogspot.com/2020/03/gilles-vidal-de-but-en-noir.html?spref=fb&fbclid=IwAR3rgRZOTXvsDTIlwmhcc8OIC_YoMA3-AihqbaOl4Dx9UhxWRwufLCqKDxg
« J'ai toujours pensé que Gilles Vidal était un des meilleurs nouvellistes français. Dès les premières lignes, avec DE BUT EN NOIR, aux éditions Scup/La déviation, il le confirme. » Pascal Dessaint
LA BOUSSOLE D'EINSTEIN
Encres Vagabondes
« (…) Gilles Vidal réussit là un thriller bien rythmé mais aussi un roman émouvant avec des personnages profondément humains, que ce soit Meyer de retour dans les dunes de sa région natale au bord de l’océan où il replonge dans les souvenirs pas toujours très souriants de l’enfance et de l’adolescence ou Aurélia Costa obligée de se débattre dans un quotidien familial et professionnel exténuant. On les suit tous les deux en alternance au fil des chapitres et le suspense est maintenu jusqu’aux dernières pages qui réservent d’intéressantes surprises. »
http://www.encres-vagabondes.com/magazine5/vidal.htm
Alex-mot-à-mots
Ce que j’aime dans les polars, c’est quand ils me racontent un pan d’Histoire méconnue, ou qu’ils me parlent d’une façon nouvelle de la société dans laquelle je vis. Ce roman de Gilles Vidal rempli la première clause. L’enquête est presque classique : Félix Meyer arrive de son île espagnole pour les obsèques de sa sœur, gravement défigurée par un chauffard. Mais Meyer n’est pas n’importe qui, on le découvre petit à petit au fil des pages : il a de mystérieux correspondants qui font avancer son enquête, et il a le coup de poing efficace. Son talon d’Achille : il tombe amoureux de la jeune commissaire en charge de l’affaire. J’ai aimé suivre Meyer dans la découverte de cette sœur bien mystérieuse. Un bon moment de lecture.
Mél’lectures
« Lorsque l'on a beaucoup aimé un roman d'un auteur on a toujours un peu peur de lire ses autres parutions, peur d'être déçu, de ne pas retrouver ce qui nous avait tant fait vibrer précédemment. C'est donc avec un peu de crainte que je me suis lancée dans la lecture de La boussole d'Einstein. Et je dois vous avouer que j'ai très vite été rassurée. Gilles Vidal a ce don certain de nous embarquer avec lui dans une histoire qui nous happe et nous retient prisonniers jusqu'à la fin. Ici point de rebondissements spectaculaires, de twists invraisemblables. Non, ce n'est pas le genre de la maison. Cette histoire est plus habile que cela. Gilles Vidal nous plonge dans une histoire mystérieuse où chaque petit détail à son importance et où chaque personnage porte en lui une part de la vérité, sa vérité. Les personnages ne sont pas des héros sans peur et sans reproches. Ils sont faillibles. Des êtres imparfaits qui ne cherchent qu'à avancer quitte à faire des choix difficiles. (…) Cette histoire distille ses éléments clés petit à petit, nous laissant le temps de nous faire notre propre opinion, de déceler ce qui est caché ou simplement sous-entendu. Gilles Vidal joue avec nos perceptions, nos impressions , nous conduisant ainsi à remettre en cause ce que l'on nous assène comme étant la vérité brute. J'ai une nouvelle fois pris plaisir à suivre la plume de Gilles Vidal dans les méandres de son histoire et je n'ai qu'une seule chose à dire, vivement le prochain roman. »
http://mellectures.canalblog.com/archives/2019/10/15/37714374.html
Ouest-France
« … La boussole d’Einstein est un roman policier dont l’auteur, Gilles Vidal, s’est plu à décortiquer la psychologie de ses personnages. Rien de sanglant dans ce récit troublant où un homme cherche l’assassin de sa sœur tout en se confrontant aux fantômes du passé. »
https://www.ouest-france.fr/normandie/argentan-61200/les-coups-de-coeur-des-editions-zinedi-6529589
Black Novel
« … Il y a un côté fascinant dans l’écriture de Gilles Vidal, une façon remarquable de construire ses scènes sans être démonstratif, une manière particulière de bâtir la psychologie de ses personnages sans en dire trop. De cette écriture à la fois abstraite et visuelle, on a l’impression que le mystère de l’intrigue se complète par des personnages complexes, que l’on va chercher à comprendre sans jamais y arriver tout à fait. Il y a un côté entêtant dans cette lecture, car Gilles Vidal nous oblige à continuer la lecture. Il nous donne au compte-gouttes les indices, nous assène parfois des scènes (dont une violente) que l’on a du mal à rattacher au reste avant de reconstruire petit à petit le panorama. Et même là, on ne découvre l’ensemble de l’histoire qu’à la toute fin du roman. Il y a un côté hypnotique dans cette lecture, car le style, fait de légèreté et de simplicité est l’un de ses meilleurs atouts. C’est probablement un des romans de Gilles Vidal les plus abordables (par rapport à certains autres) mais c’est aussi le plus ludique comme un jeu de pistes et l’un des plus agréables à lire. Et enfin, quand on termine ce roman, on en sort heureux, heureux d’avoir lu un roman pas comme les autres et extraordinairement agencé. »
Pierre Faverolle
https://blacknovel1.wordpress.com/2019/09/15/la-boussole-deinstein-de-gilles-vidal/
Interview sur le site Bepolar
« Gilles Vidal est un auteur multirécidiviste lorsqu’il s’agit de polar. Son dernier, La Boussole d’Einstein, vient tout juste de sortir. On l’a donc soumis à la question. Et on parle avec lui également de la nouvelle collection qu’il vient de lancer en tant qu’éditeur... »
Ma Fabrique de polars (coup de cœur)
« ... J’avais déjà apprécié un précédent roman de Gilles Vidal, « Ciel de traîne ». Ici, tout est différent sauf un élément récurrent : le retour vers le passé. Par petites touches, on découvre ce qui se cache derrière le voile de mystère dont s’entoure le personnage principal comme l’évolution de la relation avec Aurélie, la policière. J’ai encore pris plaisir à lire cette histoire qui a entretenu mon intérêt jusqu’au dénouement. Un polar facile à lire en raison d’une écriture fluide et d’un suspense bien géré. »
Lire la chronique complète sur Ma fabrique de polars
La cause littéraire – Fawaz Hussain
« La Boussole d’Einstein, malgré un meurtre atroce, et l’enquête en bonne en due forme que mènent la police et le propre frère de la victime, n’est toutefois pas un roman policier. Il s’inscrit dans une thématique récurrente de la littérature universelle : le retour de l’enfant prodigue, et prodige, sur le lieu de sa naissance. On ne lit pas La Boussole d’Einstein, on dévore cette puissante fiction qu’une intrigue ultrasophistiquée et judicieusement agencée rend passionnante. On se régale, en sus, d’un style où le luxe des comparaisons et autres métaphores rendraient jaloux feu San Antonio et feraient pouffer une forêt de saules pleureurs. »
https://www.lacauselitteraire.fr/la-boussole-d-einstein-gilles-vidal-par-fawaz-hussain
Histoire(s) de lire n° 45 – Christine le Garrec
« … Gilles Vidal signe avec La boussole d’Einstein un thriller passionnant, davantage psychologique que saignant, et nous balade dans un jeu de piste entre passé et présent qui ne dévoile qu’au compte-gouttes les mystères de chacun des personnages… Une intrigue haletante, une fine analyse des rapports humains, le tout emballé dans une écriture fluide et littéraire : Gilles Vidal nous offre là un excellent polar qui maintient le suspense jusqu’au dénouement. Palpitant ! »
Les Lectures de l’Oncle Paul: – Paul Maugendre
« … Une intrigue simple et tortueuse à la fois mais éclipsée par le rôle tenu par des personnages atypiques. En effet si l’on sait, ou presque, au départ quels sont les antécédents de Félix Meyer, son engagement par la suite pour une entité inconnue n’est dévoilée que progressivement.
De même, tous ces protagonistes possèdent une fêlure intime, psychique, morale, physique, ce qui leur offre une aura de mystère peu à peu dissipée. Le lecteur avance dans l’intrigue à la suite des dévoilements de ce qui pousse les personnages à évoluer dans la vie et souvent cela remonte à loin. Dans leur tendre enfance.
Et l’auteur place ses révélations comme autant de bougies dans une pièce obscure, les allumant une à une, avec parcimonie au départ, puis lorsque l’éclairage est suffisant, toutes les zones d’ombre s’effacent progressivement.
Gilles Vidal joue avec le lecteur, lui proposant une sorte de puzzle littéraire à reconstituer patiemment, mais le tableau terminé, la vue d’ensemble est réjouissante. D’autant que la touche finale d’humanité se révèle conforme aux souhaits du lecteur, souhaits qu’il n’osait penser qu’ils seraient réalisés.
Les métaphores placées ici ou là apportent une petite touche d’humour non négligeable, mais qui n’entament en rien l’aspect psychologique du roman. »
Il menait désormais une vie aussi bien rangée qu’une paire de draps au fond d’une armoire.
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2019/08/gilles-vidal-la-boussole-d-einstein.html
Publikart – Bénédicte de Loriol
« … L’histoire commence fort ! Pas de répit pour le lecteur !Félix décide alors de retourner dans la ville où il a passé son enfance, pour comprendre ce qu’il s’est passé et mener lui-même son enquête. Il remonte dans le passé et essaie de comprendre à la fois des faits du passé et du présent. Connaissait-il vraiment sa sœur ?Le lecteur ne comprendra qu’à la toute fin le rapport de cette enquête policière avec la boussole d’Einstein !Un bon livre de vacances ! »
https://publikart.net/la-boussole-deinstein-un-thriller-de-gilles-vidal-zinedi/
K-libre – Laurent Greusard
« ... Il y a un peu dans ce nouveau roman de Gilles Vidal un côté éditions de Minuit dans les éléments qui en façonnent la trame : un homme revient pour enquêter sur la mort de sa sœur. Officiellement cela ressemble à un accident de voiture, mais le véhicule suspect s'est enfui après plusieurs allers-retours sur le corps ce qui laisse hautement perplexe. L'homme doit accepter la policière chargée de l'enquête, mais visiblement, il est épaulé par une organisation qui a régulièrement accès à des informations extérieures et qui est prête à le soutenir en cas de vengeance. Cette partie est présentée presque de manière irréelle, comme des échos. Mais il serait vain de réduire le court roman de Gilles Vidal à cet aspect, car l'auteur est aussi un écrivain impliqué dans la vie de ses personnages, dans ces petits riens qui font qu'il faut se battre, persévérer dans son être, se coltiner avec le monde. L'œil éloigné des éditions de Minuit peut être un bon filtre, mais il ne saurait être unique regard... »
Lire la chronique de Laurent Greusard sur K-libre
Les Mille et Un Livres – Carole Emery
« … Gilles Vidal a une façon de décrire les situations qui nous incitent à en savoir toujours un peu plus et je ne vous parle pas de la conclusion du livre qui m’a totalement surprise. Je vais sûrement lire les autres livres de Gilles Vidal. »
Delph la Bibliovore
« Ce roman est une bulle savoureuse d'intelligence qui ne prend pas la tête et qui va droit au but. L'ensemble est divertissant et bien ficelé. Pas besoin de boussole pour le suivre, laissez vous guider par la plume de Gilles Vidal en toute confiance ! »
Lire la chronique de Delphine Broutin sur Delphlabibliovore
Polarmaniaque
« Un excellent polar des familles comme les aiment de nombreux lecteurs et j’en fais partie. Pas particulièrement sanguinolent, une violence qui reste avant tout d’ordre psychologique, une fine analyse des rapports humains, un aspect angoissant et mystérieux lié à l’opacité du passé des principaux personnages, procurant ainsi un très bon moment de lecture !... »
Lire la chronique de Jean-Michel Isèbe sur Polarmaniaque
À LA GORGE
« Se salir les mains dans de sales histoires passe encore, mais que sa fille se fasse enlever, ça non !…
Il retourna auprès de lui, s’accroupit, plaça son couteau sous sa gorge et, pour bien lui faire comprendre qu’il était prêt à tout et qu’il ne fallait pas se fier aux apparences d’enfant de chœur qu’il aimait se donner quand le cours de la vie s’avérait uniforme – mais ça, l’autre ne pouvait pas le savoir –, lentement, en pesant bien ses mots, il lui souffla près de l’oreille une petite histoire, un truc bien crade mais véridique qu’il avait dû accomplir alors qu’il n’était encore qu’un gamin, aidé d’un bonhomme à peine plus vieux que lui : comment, au cœur d’une nuit barbare, après qu’ils se furent soûlés comme il faut pour se donner du courage, ils avaient découpé sur commande le corps d’un homme (un fumier certes, mais un homme quand même) à la tronçonneuse puis dissous les morceaux dans de l’acide, attendu jusqu’à ce qu’il n’en reste rien, à part quelques dents que son compagnon avait emportées avec lui – pour en faire quoi ? Un collier ? Mystère. Il ne le sut jamais. Gilles Vidal nous découpe une tranche d’histoire. Le lecteur débarque au milieu d’un trafic mystérieux qui occupe de vrais méchants, mais la faiblesse quand on joue au gangster reste la famille… Un style précis et solide, une nouvelle noire de gros calibre… »
A la gorge, Gilles Vidal, nouvelle, collection Noire sœur, 2.99 €,
EAN 9791023407808
https://skaediteur.net/2019/08/22/a-la-gorge
Les Lectures de l’Oncle Paul: – Paul Maugendre
« Un texte subtil de la part de Gilles Vidal qui œuvre aussi bien dans les romans que dans l’écriture des nouvelles. Peut-être plus en fin de compte dans la nouvelle qui est un genre littéraire exigeant. »
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2019/08/gilles-vidal-a-la-gorge.html?fbclid=IwAR1StrvLv7kOKz4HLG7omPqbGUma3LKrNBeDAwbdEO0ZNyA2FqF7qB8Kjd8
CIEL DE TRAÎNE
JACK IS BACK AGAIN (Jean Dewilde)
« (…) C’est un polar peu conventionnel que nous propose Gilles Vidal. Il y a bien un meurtre qui justifie l’entrée en scène des policiers, un meurtre qui en cache et en appelle d’autres mais l’essentiel n’est pas là. Les personnages que l’auteur fait vibrer sous sa plume ont tous une part d’ombre. Cette part d’ombre, ce sont nos mauvais choix, nos petites faillites et lâchetés. Ce sont elles qui reviennent nous hanter alors même que nous pensions les avoir enterrées à tout jamais. Ce peut être un regard que nous avons jeté ou évité, une raillerie collective à laquelle nous avons pris part, un mot qui a blessé, tous ces micro-événements qui émaillent une vie. On ne sait jamais dans quelle mesure ils ont porté préjudice mais il est une certitude : certains de nos actes ou de nos non-actes reviennent tels des boomerangs. C’est précisément ce qui se produit dans Ciel de traîne. Ce pourrait être un livre désespérant et désespéré et il l’est, à bien des égards. Mais Gilles Vidal a décidé de créer une brèche dans la noirceur. La vie peut aussi réserver des surprises dans l’autre sens. Ça ne se refuse pas, bien sûr. (…) »
http://jackisbackagain.over-blog.com/2018/05/ciel-de-traine-gilles-vidal-zinedi-editions.html
MA FABRIQUE DE POLARS (coup de cœur)
« (…) J’ai lu avec plaisir ce roman qui relève à la fois du polar et du thriller et dont l’intrigue complexe tient en haleine jusqu’au dénouement assez inattendu et, somme toute, relativement moral. Les personnages sont bien campés et l’intrigue est habilement construite. Je recommande volontiers cette lecture agréable. »
http://mafabriquedepolars.com/2018/05/coup-de-coeur-ciel-de-traine-de-gilles-vidal.html
LES MILLE ET UNE PAGES DE LM
« (…) Des personnages tous très différents, l'écriture de l'auteur est fluide et le rythme donné à l'intrigue est bien dosé, une atmosphère sombre surtout sur la fin, c'est simple, il m'a été difficile de lâcher ma lecture sur les derniers chapitres. Une fin à laquelle je ne m'attendais absolument pas, qu'est-ce que j'aime qu'un auteur soit capable de nous écrire une histoire où au début rien ne paraît avoir de lien et réussir à nous sortir un final comme cela. »
http://lesmilleetunlivreslm.over-blog.com/2018/06/ciel-de-traine-gilles-vidal-editions-zinedi-par-cathy-le-gall.html
ACTION SUSPENSE
« La région de Virelay ressemble à n’importe quelle ville anonyme en France, au milieu de paysages pas plus remarquables qu’ailleurs. Encore traumatisé par un attentat sanglant, qui lui cause ponctuellement des vertiges, le policier Franck Kamensky espère retrouver un équilibre dans ce décor. Si les cas de disparitions supposées volontaires l’intéressent, c’est lié à sa propre vie. Douze ans plus tôt, à l’issue d’une relation tumultueuse, sa compagne Élodie a brutalement tourné la page, laissant pour lui bien des questions en suspens. Un habitant de Virelay, Antoine Rouvier, semble confronté à la disparition d’une jeune femme qu’il hébergeait depuis peu. Mais le cas de cette Josy Gellert ne retient guère l’attention de la police. D’autant que se produit une énigmatique affaire criminelle.
Le cadavre d’un jeune homme inconnu a été découvert dans un sous-bois à truffes aux abords de la ville. On l’a sévèrement maltraité avant de l’égorger. Aucune disparition n’ayant été signalée dans les environs, ça complique son identification. Un seul indice nébuleux : la victime tenait dans sa main un os d’oiseau. Franck Kamensky contacte un ornithologue local, qui le renseigne, sans que cela offre une piste déterminante. Il faudra attendre que soit retrouvé par hasard un véhicule abandonné pour qu’apparaisse un début de réponse. De son côté, Antoine Rouvier persévère afin de retrouver Josy. Il a établi un portrait-robot aussi proche que possible. Sa petite enquête est perturbée par quelqu’un qui, par téléphone, prétend l’aider mais qui risque de se montrer bientôt menaçant.
Vincent Appert est de retour à Virelay. Autrefois, il voulait devenir écrivain, avant d’avoir l’opportunité d’être scénariste. Il vient d’hériter de la maison des Sauvard, où il fut élevé durant une partie de son enfance. Voilà belle lurette que cette habitation ne respire plus le bonheur. Il s’est jadis produit là un drame, jamais vraiment expliqué. Si Vincent garde en tête d’autres images confuses, peut-être un peu plus heureuses, quel plaisir trouverait-il à revoir cette maison vide – tout récemment cambriolée ? On y a volé un secrétaire, meuble d’une valeur certaine, qu’un receleur de la région ne tarde pas à proposer à Rouvier. C’est un expert dans ce genre d’objets rares, qui a un client qui sera intéressé. Dans un tiroir secret, il déniche un couteau-crucifix et une enveloppe jaunie.
Il est plus que probable que Vincent soit en danger dans cette maison morte, mais il ne le sait pas encore. Antoine Rouvier espère encore et toujours qu’un indice lui permettra de retrouver Josy. Quant au policier Kamensky, une fois identifié le jeune mort du sous-bois, son enquête pourrait être dans l’impasse. Pourtant, n’y a-t-il pas dans l’ombre quelqu’un qui mène une implacable vengeance ?…
C’est bien dans la catégorie des polars qu’il convient de classer ce livre. Mais, bien qu’un policier fasse partie des protagonistes, on ne peut l’aborder telle une enquête balisée où il s’agit de déterminer le nom du coupable. Cultivant le mystère, les ambiances incertaines, les détails qui interrogent, l’auteur ne cache pas l’ambition de ce “Ciel de traîne”: que ce roman soit de “ceux qui suscitent des questions plutôt que [de] ceux qui apportent toutes les réponses.” Il finit par nous donner les clés de cette troublante intrigue, comme il se doit. Pourtant, c’est le chassé-croisé des personnages tout au long du récit qui offre une force à cette histoire. Aucun n’a de point commun avec les autres, si ce n’est cette ville. Néanmoins, tous sont impliqués, certains étant sûrement en danger.
Quand un auteur ne laisse filtrer qu’avec parcimonie de rares éléments destinés à éclairer le lecteur, il arrive qu’on s’en agace. Ce n’est pas le cas concernant Gilles Vidal. On a vite compris qu’il maîtrise le dosage entre noirceur criminelle et étrangeté, créant ainsi une tonalité qui lui est personnelle. Qui est d’autant plus agréable que cela ne nuit absolument pas à la fluidité narrative, à la progression de l’affaire. Un roman plutôt singulier, laissant une impression très favorable. Il est vrai que Gilles Vidal est un romancier chevronné. »
Claude Le Nocher
http://www.action-suspense.com/2018/02/gilles-vidal-ciel-de-traine-editions-zinedi-2018.html
K-libre Laurent Greusard
« (…) Mais comme souvent dans les romans policiers, les rivières narratives éloignées se retrouvent dans le fleuve commun. Ce qui pourrait apparaître de prime abord comme une suite de scènes glauques, désespérées, rendues avec un soin stylistique fort et angoissant, qui montre les états d'âme d'un auteur du noir, devient ainsi un déroulé de sombres facettes d'une intrigue maîtrisée de bout en bout, comme si chaque scène avait été polie avec soin, comme un diamant brut, sorti de sa gangue. »
http://k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=5179
BEPOLAR (INTERVIEW)
Interview sur Bepolar pour Ciel de traîne :
https://www.bepolar.fr/Interview-2018-Gilles-Vidal-pour-Ciel-de-traine
BLACK NOVEL
Quand on commence un roman de Gilles Vidal, il faut s’attendre à être surpris. Car bien souvent, la forme, c’est-à-dire la façon de raconter une histoire, s’avère chez cet auteur bigrement originale. C’est une nouvelle fois le cas avec ce roman qui nous présente plusieurs personnages habitant la région de Virelay, une ville française imaginaire. Et il s’y passe d’étranges choses. Antoine Rouvier a bien déclaré à la police la disparition de sa compagne Josy Gellert, mais cela n’intéresse personne. Puis des coups de téléphone anonymes lui promettent de retrouver la jeune femme. Il est guidé dans un entrepôt dans lequel, évidemment, il ne trouve rien. Désespérant. Dans les bois autour de Virelay, on y chasse les truffes. Le corps d’un homme égorgé est retrouvé dans les bois, avec dans la main, un os d’oiseau. Le policier Franck Kamensky est en charge de l’enquête et va se retourner vers un ornithologue. Vincent Appert revient à Virelay, la ville où il a passé son enfance. Romancier raté, il emménage dans la maison des Sauvard. Voici une petite galerie des personnages que l’on va rencontrer dans ce roman. On va passer d’un personnage à l’autre avec une facilité déconcertante. Chaque chapitre se retrouve donc isolé comme si on lisait des nouvelles. Et on ne peut s’empêcher de penser que le talent de l’auteur rend chaque scène fascinante car redoutable de précision et de justesse. Surtout, chaque personnage n’a aucun lien avec le suivant, ce qui fait qu’on se demande lors de la lecture où l’auteur veut en venir. Je peux vous dire que c’est déstabilisant, et il faudra attendre le dernier chapitre pour comprendre de quoi il retourne. Plus qu’un exercice de style, ce roman s’avère donc un sacré tour de force et relève un beau défi. Original, je vous dis !
https://blacknovel1.wordpress.com/2018/05/09/place-a-loriginalite/
TV78 - ÉMISSIONS DU 19/03/18
La télévision des Yvelines a profité du salon du livre pour rencontrer Gilles Vidal, en dédicace pour son dernier roman Ciel de traîne. Pierre Dujardin, du blog Avisdesdeuxlecteurs était également présent en tant que "Stylo" et avec sa compagne "Plume". Un moment de partage très agréable.
Regarder le spécial salon du livre sur TV78
Read more at http://www.zinedi.com/pages/presse/ciel-de-traine.html#ArowD6mESl5eY11f.99
POLARMANIAQUE
« “Cette sorte de musique lumineuse, syncopée et stroboscopique dansait sur la route devant ses yeux mi-clos. Et la berçait. La plongeait dans des territoires où la vie n’était plus qu’un songe instable, fugitif et cruel. Le présent, dur comme l’acier, s’évanouissait l’instant d’après, tels les entrelacs d’une brume matinale, de celles qui rendent les bois et les étangs fantomatiques. Les souvenirs ne ressemblaient alors qu’à des rêves, ces cousins nocturnes de l’abîme.” Et tout le reste de cet ouvrage est au même plan en termes d’écriture, de style ! C’est superbe, presque enchanteur et ce, malgré cette noirceur dominante qui sied à ce genre d’opus ! C’est l’histoire d’une vengeance qui aurait pris son temps, tout son temps, celle d’Anka (alias Josy), abandonnée, martyrisée, séquestrée, battue durant toute son enfance et adolescence et qui va revenir hanter son ancien lieu de perdition pour remettre à sa façon les pendules à l’heure avec ses anciens tortionnaires ! Le lieutenant Kamensky reste perplexe quant à ces cadavres et aux faibles indices retrouvés. Sans bien entendu vous “spoiler" le dénouement, sachez que j’étais très loin du compte et qu’il ne faut pas espérer un "happy end", totalement inenvisageable ! Un grand merci aux éditions Zinedi et à leur fondatrice, Fabienne Germain, qui m’a permis de faire connaissance avec la prose magnifique de Gilles Vidal. »
Jean-Michel Isebe
http://polarmaniaque.e-monsite.com/pages/ciel-de-traine-de-gilles-vidal.html#RE6GjZirZcbdYxxk.01
LES LECTURES DE L’ONCLE PAUL
« (…) L’auteur déroule son intrigue et le prologue prend tout son sens dans l’épilogue, un peu avant quand même, mais c’est bien cet épilogue qui enveloppe l’histoire, lui donnant sa signification profonde. La pêche au gros a été bénéfique pour Kamensky, mais cette recherche halieutique en eau vaseuse va-t-elle lui permettre de trouver une forme de rédemption, un apaisement avec lui-même ? »
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2018/02/gilles-vidal-ciel-de-traine.html
Chronique se trouvant également dans le fanzine La Tête en Noir n° 191, p. 14 :
https://imajnere.fr/wp-content/uploads/2018/03/TEN-191-MARS-2018.pdf
Blog de Gérard Streiff
Puzzle noir
Dans Ciel de traîne, il y a Josy, qui disparaît, puis Antoine Rouvier, son compagnon qui se rend compte alors qu’il ne connaissait rien ou presque de sa compagne ; il y a Franck Kamensky, un flic brouillardeux et sagace à la fois ; il y a Vincent Appert qui vient d’hériter d’une bien étrange maison ; il y a des antiquités aux tiroirs secrets et un cadavre qui tient serré dans sa main un os d’oiseau ; il y a un espagnol avec une Mercédès et une voix désincarnée qui délivre d’inquiétants messages. Bref Ciel de traîne est un puzzle vicieux, un noir capharnaüm où l’on règle des comptes, bien sûr, et où, surtout, Gilles Vidal nous promène, nous égare, nous manipule, nous, pauvres lecteurs, soudain reconnaissants qu’il nous délivre, dans la toute dernière ligne droite (enfin presque droite) le fin mot de l’aventure. Du Vidal pur jus, ce ténébreux conteur qui a une bonne vingtaine de bons polars à son passif.
http://www.gerardstreiff.fr/spip.php?article2072
Blog Mél’Lectures
« (…) L'écriture de Gilles Vidal est sans doute pour beaucoup dans le fait que j'ai beaucoup aimé ce livre. Comme je le disais chaque petit élément est pensé et trouve sa place naturellement dans un récit plutôt riche et dense. Gilles Vidal insuffle à son texte une atmosphère particulière, un rythme qui lui est propre et qui capte notre attention en jouant avec notre esprit. L'histoire qu'il nous propose est retorse et tortueuse et j'adore cela. On se laisse porter par elle jusqu'à découvrir qu'elle nous a emmené pile là où elle le souhaitait. Au final nous nous sommes fait manipuler en beauté. Mais nous ne sommes pas les seuls… »
Mélanie Jarnet
https://booknode.com/ciel_de_traine_02517575
DELPH LA BIBLIOVORE
Soyez les bienvenus dans l'univers de Gilles Vidal avec Ciel de traîne. Pour ma part, je m'y sens très bien. Je retrouve avec délectation son goût pour les histoires dans lesquelles des personnalités diverses se croisent et s'éloignent par la magie d'une plume de grande qualité. Des êtres si bien dépeints dans leur mal-être; une jeune femme qui disparaît, un scénariste qui revient sur les traces de son passé et une victime égorgée...
« Quand Antoine Rouvier émergea à onze heures et quart le lendemain de son expédition tardive, il eut l'impression de se trouver dans un cocon ouaté, presque aveugle et sourd - sa mâchoire était lourde et son cerveau spongieux, ses pensées étaient comme les semelles de vieilles godasses pataugeant dans de la boue. »
En quelques phrases percutantes, les protagonistes me sont apparus de façon précises. Parfois drôles, parfois pathétiques, ils sont dessinés avec des sobriquets hilarants ou des adjectifs très efficaces.
« Il faut dire que Bob avait effectivement une sale gueule et, malgré son aspect chétif, dormaient sous sa peau blanche, presque cireuse, des nerfs et des muscles en fusion latente qui ne demandaient qu'à se réveiller. Il grimpait vite à l'échelle de l'acrimonie. »
Au travers d'anecdotes qui ajoutent de la densité à l'histoire, Gilles Vidal trouve les mots pour décrire la déchéance. J'ai été touchée par les personnages à la vie difficile et par le long cheminement vers le fond, vers l'abîme. Le tout est écrit avec un style élégant et canaille à la fois. On est parfois proche des dialogues d'Audiard.
Des indices sont distillés avec parcimonie afin de plonger le lecteur dans le doute. Ma curiosité a été titillée à plusieurs reprises. Le rythme est encore plus soutenu que dans les précédents ouvrages de l'auteur. C'est totalement réussi grâce à une intrigue percutante et originale.
Chez Gilles Vidal, c'est la vie qui défile et chacun peut se retrouver dans les personnages. Ces êtres à la dérive montrent à quel point le passé peut être assassin. Le hasard existe-t-il ? L'auteur parvient à répondre à cette question; à vous de rechercher vos propres réponses dans ce roman que je vous conseille !
Delphine Broutin
https://delphlabibliovore.blogspot.fr/2018/02/gilles-vidal-ciel-de-traine.html?spref=fb
AMICALEMENT NOIR
« Un roman noir écrit en séquences comme un film. Un fil conducteur, Josy, partie sans laisser d’indices. Et Kamensky, lieutenant de police, fatigué de tout, un brin ivrogne. Dès les premières lignes, j’ai ressenti une atmosphère oppressante et une noirceur invraisemblable. Pas un rayon de soleil n’est venu éclairer ma lecture. Je vous avoue que j’ai eu beaucoup de mal à écrire ma chronique tellement j’ai été déroutée par le style d’écriture de l’auteur. Eh bien finalement en y réfléchissant, je reconnais avoir pris du plaisir à lire ce(tte)s histoire(s). »
https://amicalementnoir.wordpress.com/2018/03/02/ciel-de-traine-de-gilles-vidal/
Critique sur Babelio
https://www.babelio.com/livres/Vidal-Ciel-de-traine/1027928/critiques/1595796
EXHUMATION D’ARCHIVE
Reportage de la chaîne de télé locale Albertivi de la ville d’Aubervilliers en 1997 (premier sujet) :
http://archives.aubervilliers.fr/Albertivi-no12-avril-mai-1997
DE SAC ET DE CORDE
Blog de Jeanne Desaubry
« (…) Bien plus de trente et un morts aussi, car il s’en trouve au moins un par chapitre. Essentiellement situées à Morlame – étrange ville du Sud, dont je n’ai pas réussi à décider s’il s’agissait de Marseille ou de Toulouse ? dans laquelle on assiste à un défilé de personnages affreux sales et méchants, tristes ou joyeux, jeunes ou vieux. Qui se croisent, se parlent, s’entretuent ou bien s’ignorent, mais interfèrent, légèrement ou violemment, rapidement ou sur la longueur, dans leurs vies respectives. Le rythme est d’enfer, les dialogues enlevés, les personnages attachants. (…) »
http://jeanne.desaubry.over-blog.com/2017/06/au-bout-de-la-corde-a-la-villon.html?utm_source=_ob_share&utm_medium=_ob_facebook&utm_campaign=_ob_share_auto
K-libre Laurent Greusard
« (…) De sac et de corde est éminemment lisible, parcouru par un style qui n'hésite pas à se frotter aux pires éléments, à décrire avec autant d'énergie et de volonté l'amour comme la mort, une partie de jambes en l'air comme la découverte d'une statue manquant à une collection. Comme dans le surgissement des images poétiques, Gilles Vidal passe d'une rencontre amicale à l'enterrement d'un trafiquant dans les fondations d'une maison. (…) Tous ces éléments qui se croisent, ou pas, ces vignettes d'intrigues qui auraient pu donner lieu chez d'autres auteurs à un roman entier et qui, là, sont offerts comme autant de cailloux du Petit Poucet, construisent pourtant, comme un puzzle au départ incompréhensible, un texte d'une densité forte, un soleil noir comme aurait pu dire Aristide Ridore, le poète assassin, l'homme qui, après Villon ou Rimbaud, a fait la jonction entre les extrêmes de l'humanité. »
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=4997
DELPH LA BIBLIOVORE
« (…) En refermant De sac et de corde, j'ai eu envie de recommencer depuis le début car j'ai été submergée par les personnages et exaltée par la densité de l'intrigue. Il faudra d'ailleurs que je le relise très vite. J'ai déjà eu ce sentiment quand j'ai regardé le film Pulp Fiction, c'est dire... Le style est impeccable. Il met en valeur les descriptions. Gilles Vidal est un maître quand il s’agit de dépeindre des zones en décrépitude. La minutie dans les détails qui tuent est littéralement jubilatoire ! »
http://delphlabibliovore.blogspot.fr/2017/05/gilles-vidal-de-sac-et-de-corde.html
Et une interview :
http://delphlabibliovore.blogspot.fr/2017/05/gilles-vidal-interview.html
BLACK NOVEL
« (…) Ce roman s’avère un sacré défi et une sacrée réussite. (…) Ce qui est fort dans ce roman, c’est que tous les personnages sont suffisamment marquants pour que l’on s’en souvienne quand on les revoit plus tard dans le livre. (…) Et la conclusion du livre, se terminant en un hommage envers un grand poète français apporte la conclusion que l’on cherchait tout au long de la lecture. Comme quoi, cette lecture s’avère une nouvelle fois un excellent moment de divertissement original comme je n’en ai jamais lu. »
https://blacknovel1.wordpress.com/2017/04/28/de-sac-et-de-corde-de-gilles-vidal/
LES LECTURES DE L’ONCLE PAUL
« (…) Si Gilles Vidal nous propose un roman tortueux, il le fait avec talent, et avec cette méticulosité, cette minutie propre à un artisan qui aime son métier. Il relève plus de l'ébéniste que du menuisier. Tout s'enchaîne inexorablement, les tiroirs multiples coulissent sans à-coups, les cachettes secrètes se dévoilent peu à peu, tout s'emboîte à la perfection, un petit trésor de construction et d'ajustement avec moult péripéties décrites en pleins et en déliés. »
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2017/04/gilles-vidal-de-sac-et-de-corde.html?utm_source=_ob_share&utm_medium=_ob_facebook&utm_campaign=_ob_share_auto
BEPOLAR (INTERVIEW)
« Au cours de sa longue carrière d’auteur (sa bibliographie accuse une quarantaine de livres), Gilles Vidal a souvent flirté avec le polar. On se souvient notamment de titres comme Le Sang des Morts, Les Sentiers de la nuit ou Mémoire morte. Sa force, ce sont souvent ses personnages qui nous poursuivent parfois pendant quelques jours après avoir tourné la dernière page. Il récidive en ce printemps avec De Sac et de Cordes aux éditions Les Presses littéraires. »
https://www.bepolar.fr/L-interrogatoire-de-Gilles-Vidal
ACTION SUSPENSE
« (…) Cela rappelle le jeu du marabout (suite d'expressions ou de mots dont les premières syllabes correspondent aux dernières de l'expression précédente : Marabout, Bout de ficelle, Selle de cheval, etc.) Le récit passe d’un protagoniste à l’autre, progressant scène par scène, le tout constituant une sorte de puzzle. Il n’est pas exclu que l’on recroise tel ou telle, ce qui est cohérent puisque nous restons dans les mêmes décors. Fort peu parmi eux ont un comportement honnête et exemplaire, il faut l’avouer. Outre que cette structure originale permet un tempo vif, voilà une sacrée galerie de portraits aboutissant à former comme un tableau vivant. Un suspense mouvementé et surprenant, ça fait du bien. »
http://www.action-suspense.com/2017/04/gilles-vidal-de-sac-et-de-corde-les-presses-litteraires-2017.html
PLUS MORT TU MEURS
LES LECTURES DE L’ONCLE PAUL
« Avec un humour noir féroce et froid, glacial presque et pourtant empli de sentiments, Gilles Vidal nous entraîne dans le sillage d’un tueur aguerri, qui ne regrette rien. D’ailleurs qu’aurait-il à regretter ? Sûrement pas sa trajectoire professionnelle qui n’a jamais failli.
Tueur est un métier comme un autre, comme ces soldats qui s’engagent parce qu’ils ont envie d’en découdre.
Mais la vie, ou la mort réserve parfois de drôles de surprises, qui finalement ne sont pas si drôles que ça.
Une ode au père qui a tout appris, ou presque. »
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2016/10/gilles-vidal-plus-mort-tu-meurs.html?utm_source=_ob_share&utm_medium=_ob_facebook&utm_campaign=_ob_share_auto
LE SANG DES MORTS (RÉÉDITION POCHE HÉLIOS NOIR, 2016)
Quiz Babelio :
Pour les lecteurs Le Sang des morts, un petit quiz sur Babelio :
http://www.babelio.com/quiz/21477/Quiz-sur-le-livre-Le-sang-des-mortsde-Gilles-Vi
Delph la bibliovore :
Gilles Vidal nous transporte une fois de plus dans un univers bien personnel dans ses romans. Il trace un sillon dans le Noir qui le rend attachant.
J’ai retrouvé dans Le Sang des morts, ses thèmes de prédilection tournant autour des liens maternels, la parentalité, la culpabilité et les faux-semblants.
Dans la station balnéaire de Vernais, des corps sont retrouvés, on enlève un informaticien, une femme découvre un homme mort dans sa piscine… Rien ne va plus dans cette commune habituellement sereine.
D’abord, on est frappé par la misère ordinaire des personnages. Et ils sont nombreux. Leurs destins vont se rejoindre au final.
Gilles Vidal a l’art de se faire croiser des êtres très différents. Des hommes et des femmes sont projetés dans un espace paradisiaque, ensoleillé. Ils semblent ne rien avoir de commun… Et pourtant, c’est à partir de ces improbables rencontres que le fil du polar se tisse et se détisse pour notre plus grand plaisir.
L’intrigue claque et nous assomme au fil des pages. Il y a du suspense, de l’humour et du sexe, le tout est imbriqué intelligemment.
« À la vue du puits de Chimène et de son clin d’œil touffu, il oublia les braiments de son épouse qu’il avait essuyés une heure plus tôt et sentit une érection de tous les diables fleurir au bout de son fusil. »
Gilles Vidal fabrique son histoire un peu à la manière des cinéastes; du bon vieux cinéma français avec des seconds rôles qui donnent une saveur particulière à la banalité des événements. Une banalité qui va conduire ainsi à l’horreur absolue.
« Et enfin, Talmot-Laffont venait juste de l’appeler : c’était son banquier, qui le harcelait régulièrement pour qu’il fasse de nouveaux investissements « juteux » et « sans aucun risque » – deux qualificatifs incompatibles –, celui qu’il appelait l’homme qui murmurait à l’oreille des pigeons, celui qui avait inventé la machine à courber les bananes et dont l’honnêteté était aussi vraie qu’un billet de trois euros. »
Enfin, si Walter, un des protagonistes, écrit des romans sans intrigue, ce n’est pas le cas de ce cher Gilles Vidal qui nous fait encore une fois profiter de son imagination débordante !
Delphine Tamoa-Broutin
http://delphlabibliovore.blogspot.fr/2016/09/gilles-vidal-le-sang-des-morts.html
Interview sur Actusf du 30 juin 2016, à propos de la réédition en poche du Sang des morts.
http://www.actusf.com/spip/Interview-2016-Gilles-Vidal-pour.html?utm_content=buffer0bde0&utm_medium=social&utm_source=twitter.com&utm_campaign=buffer
Bonjour Gilles, première question, comment est née l’idée de ce livre ?
Je ne fonctionne pas avec une idée de départ, je ne trace pas de scénario, de synopsis méticuleux, avec la description d’un certain nombre de personnages, un squelette d’intrigue bien carré, etc. En suis-je capable déjà ? Je ne crois pas, et ça ne m’intéresse surtout pas vraiment. Je pars plutôt d’une situation, avec un personnage fort, une action forte et je me lance, comme si c’était par exemple un format de nouvelle. Ensuite, par une bizarre alchimie, les autres personnages apparaissent, se rencontrent, se télescopent, les décors se plantent, l’intrigue se déroule…
Vernais est une petite cité balnéaire très tranquille. Loin des grosses mégapoles que l’on trouve dans certains polars comme New York ou Bangkok, tu avais envie d’un lieu à l’apparence paisible parce que ça rend la mort encore plus choquante ?
C’est surtout que depuis pas mal de romans, j’ai choisi comme cadre à mes histoires des villes inventées – se trouvant en France. Tantôt elles se situent dans le nord, à l’est, à l’ouest, dans le centre ou bien encore dans le sud du pays, au bord de la Méditerranée, comme pour Le Sang des morts. Cela me laisse toute latitude pour créer moi-même les dispositions de la ville, les quartiers, les cités, les rues, les magasins, etc. J’adore ça ! Bien sûr, ces villes ne me sont pas inconnues dans le sens où elles sont pour moi une sorte de mix de celles que j’ai pu visiter ou dans lesquelles j’ai séjourné. Vernais, effectivement, semble tranquille, comme la plupart d’ailleurs de ces petites villes balnéaires (sauf en période estivale où leur population s’accroît considérablement), mais il suffit d’aller regarder de plus près les pages faits divers des petits journaux de province pour s’apercevoir qu’elles ne sont pas si quiètes que ça et qu’il s’y passe de sombres affaires, des crimes crapuleux que l’on ne retrouve pas mentionnés toujours dans les colonnes des journaux nationaux ou au JT de 20 h – il n’y aurait de toute façon pas assez de place…
Tu as plusieurs intrigues qui s’entremêlent, comment as-tu travaillé ? Tu as fait des plans de ton histoire ?
Comme déjà indiqué dans la réponse à ta première question, le (les) intrigue(s) se tissent au fur et à mesure de l’écriture, c’est un peu comme si je découvrais moi-même l’histoire, qui se nourrit également de tout ce que je peux noter au cours de la rédaction et qui l’enrichit de facto. Mais c’est sûr que pour ce livre, il y en a un paquet qui s’enchevêtrent ! Mais comme il faut bien retomber sur ses pieds à un moment donné, eh bien… j’arrive à retomber sur mes pieds, après néanmoins de graves sueurs froides. Je ne peux pas t’expliquer comment je m’y prends, c’est comme ça, un genre de mystère…
Tes personnages sont très forts, en tout cas, on les suit avec un grand plaisir. C’est l’une des qualités de ton roman. Quel rapport entretiens-tu avec eux en tant qu’auteur ? Comment les fabriques-tu ?
Je fais vraiment corps avec mes personnages, je vis avec eux tout le temps de l’écriture du roman (elle peut durer sept, huit mois à un an, ou plus), qu’ils soient importants ou mineurs. Ils m’intéressent tous, même le gars ou la fille qui n’apparaît que subrepticement dans l’histoire : car ils ont chacun une vie, des misères, de petits bonheurs, ce ne sont pas des bouche-trous et j’essaie, même sur un ou deux paragraphes, de leur donner chair. Ils sont bien souvent les émanations de gens que j’ai croisés dans ma vie ou que j’ai observés de près ou de loin. Pour les personnages principaux, il faut qu’ils arrivent à être réels avec la complexité inhérente à tous les êtres humains.
Peu à peu le suspens monte et on quitte la tranquillité de la petite ville pour une ambiance beaucoup plus tendue. Comment parviens-tu à faire monter cette pression pour le lecteur ? (je te demande un peu tes trucs de cuisine là...:)).
Ah ! les trucs de cuisine… Il n’y en a pas ! Disons que pour ce livre, l’intention était qu’il y ait autant que possible des rebondissements constants et, pour ce faire, d’appliquer le principe des chapitres alternés mettant en scène les divers personnages en créant à la fin de ces chapitres une attente – rien que du bien classique, ma foi.
Un petit mot sur ton rapport à tes livres. C’est la deuxième vie du Sang des morts. C’est important pour toi que tes romans soient disponibles en librairie ?
Je suis ravi qu’il retrouve une deuxième vie, surtout au format de poche avec un prix public attractif ! Surtout que sa première vie a été plutôt brève, vu que l’éditeur était en train de prendre le même chemin que celui du Titanic quand il est sorti… Disons que vu sa courte présence en librairie, c’est presque un inédit !
Parlons corporate. Chez Hélios noir tu connaissais Laurent Fétis et Thierry Marignac. Tu peux nous dire un mot sur eux ?
Je connais Thierry Marignac depuis 25 ans ! C’était à l’époque des éditions du Dernier Terrain Vague (DTV). Ensuite, j’ai eu la chance qu’il m’amène et traduise pour les Éditions L’Incertain que je dirigeais avec Grégoire Forbin, de beaux et forts romans comme New York Rage de Bruce Benderson et After Delores de Sara Shulman. Il est autant excellent auteur que traducteur. J’ai rencontré Laurent Fétis en 2008. J’avais déjà lu de lui un Série noire, Le mal du double-bang, que j’avais beaucoup aimé, et j’ai eu la chance de lui publier Le Cœur inachevé – Brouillard global, dans la défunte collection Atelier du futur dont je m’occupais à l’époque. Mais je connais aussi Francis Mizio, auteur que j’apprécie beaucoup (et notamment La Santé par les plantes, déjà paru à la Série noire). Je l’avais invité à participer avec moi à un collectif de nouvelles noires érotiques intitulé Noir comme Éros en 2000 ; je me souviens d’une soirée sympa et arrosée dans un bar de Vincennes, tous les auteurs réunis, près de la librairie Millepages où nous avions lancé l’ouvrage.
Quels sont tes projets actuellement ? Sur quoi travailles-tu ?
Déjà, j’ai un roman noir achevé en attente de publication, et une nouvelle noire à paraître cet automne dans un collectif aux éditions du Jasmin. Autrement, je suis sur un nouveau roman depuis quelques mois qui suit son petit bonhomme de chemin sans pour autant être de tout repos. Comment tout cela va bien finir ?
Chronique sur Action Suspense :
http://www.action-suspense.com/2016/06/gilles-vidal-le-sang-des-morts-coll-helios-noir-ed-actusf-2016.html
« (…) Excellente initiative que de rééditer en format poche ce remuant roman d’aventure, où les policiers ne sont pas au bout de leurs peines. Une affaire où il sera question de chirurgie esthétique, d’une collection de fioles de sang, d’une femme qui a tenté un retour incognito. Et où même la chienne Lucky sera blessée, avant que son maître n’élimine le malfaisant qui lui a fait du mal. Walter Kinderf et son cadet, Félicien et Anne auront leur rôle à jouer, bien entendu. Quant au principal criminel, bien qu’il utilise plusieurs pseudonymes, il sera pourchassé avec succès. On aura compris que c’est un foisonnement de péripéties, un festival de rebondissements, que nous offre l’auteur. Gilles Vidal est un narrateur hors pair, qui se délecte à nous raconter en détail les tracas rencontrés par les protagonistes. Si la tonalité se veut légère, fluide et même assez enjouée, ne nous y trompons pas : l’intrigue est diablement solide, parfaitement mesurée dans sa construction. Avec ses scènes courtes illuminant le récit, le feu d’artifice est sous contrôle. Le chassé-croisé des personnages n’empêche nullement qu’ils nous soient présentés avec précision. Si Stan Delorme, flic peut-être moins désabusé qu’il l’affiche, est un des pivots du roman, tous en sont héros autant que lui. Ce qui constitue un des beaux atouts de l’histoire, qu’on aurait tort de confondre avec un polar basique où se croisent bons et méchants. Gilles Vidal nous captive et fait sourire, nous entraînant dans un affaire palpitante. »
Claude Le Nocher
LES SENTIERS DE LA NUIT
Lecteurs.com :
« (…) Bien entendu le passé et le présent des uns et des autres vont se croiser et je me suis surprise à émettre des suppositions, entraînée par le flot des révélations et le rythme des chapitres, vifs et bien articulés. Gilles VIDAL nous entraine au cœur de l’Europe après la chute du mur, perte de repères, sort des opposants, des agents doubles, passage du régime communiste à une économie de marché, le tout bien mixé avec l’intrigue.
Un polar à dévorer et un auteur à lire sans tarder, découvert grâce aux Editions Jasmin Noir. »
https://www.lecteurs.com/livre/les-sentiers-de-la-nuit/4261551
Delph la bibliovore :
Gilles Vidal avec Les sentiers de la nuit, nous raconte plusieurs histoires. Il y a Harry qui tente d’en savoir plus sur sa famille et Paul Massat, un flic confronté à une histoire banale se révélant pleine de surprises.
Avec ces deux hommes, on voyage de la Californie à la France en passant par la Pologne sans s’ennuyer du tout.
L’auteur sait maîtriser l’humour voire le sarcasme. Il a su concocter des dialogues savoureux nous faisant entrer ainsi dans la vie des personnages.
« Loin des vacarmes compulsifs d’une humanité friande d’immédiateté et de nouvelles non-stop, bernée par les concepteurs de l’obsolescence programmée. »
J’ai apprécié ses descriptions de personnages et de lieux rendant certaines scènes particulièrement savoureuses.
« Il était extrêmement maigre, ses pommettes saillaient tellement qu’on s’apprêtait à voir les os jaillir, et on aurait pu loger quatre stylos Bic derrière chacune de ses oreilles décollées. »
La sauce prend bien car Gilles Vidal parvient à évoquer les moments torrides avec classe tout en faisant monter… le suspense.
Le style est dynamique et les situations sont variées. Les sentiers de la nuit est très agréable à lire même au-delà de l’intrigue policière très soutenue.
Le titre s’éclaire au fil de l’intrigue. Chacun a un sentier à prendre pour aller jusqu’à la lumière. Au final, vous aurez comme les personnages l’occasion de vous poser vos propres questions afin de sortir de la nuit.
Delphine Tamoa-Broutin
http://delphlabibliovore.blogspot.fr/2016/08/gilles-vidal-les-sentiers-de-la-nuit_83.html?spref=fb
K-libre Laurent Greusard :
Des humains en route
C’est étrange car dans plusieurs romans récents, la nouvelle génération met en scène de manière plus ou moins centrale le personnage d’un écrivain, un peu replié, un peu sauvage, écrivant dans son coin de campagne. Dans Les Sentiers de la nuit, l’action se déroule dans les Vosges, et il est difficile de ne pas y voir une allusion à Pierre Pelot. Ce n’est que justice qu’apparaisse ici la statue du commandeur, d’autant plus qu’elle n’a jamais été écrasante !
Dans le roman de Gilles Vidal, l’écrivain n’est « que » le père d’un inspecteur de police qui doit se coltiner avec des enquêtes complexes. Qui est cet inconnu que l’on vient de retrouver mort dans un squat et qui visiblement n’a aucun rapport avec cet univers peu policé ? De plus, lorsque l’on découvre qu’il est banquier, les choses se compliquent. Mais l’écrivain est également un témoin pour un Américain de passage qui a décidé de retrouver ses origines : son père polonais a vécu dans le coin. L’écrivain a-t-il croisé le travailleur émigré ? La vérité est peut-être à chercher ailleurs, du côté de Varsovie. Et puis il faut compter sur des inconnus qui menacent cet Américain afin qu’il arrête son enquête généalogique. Enfin, il y a aussi des jeunes filles qui ont disparu...
Gilles Vidal nous a habitué à ce mélange détonnant. Nous savons qu’à un moment ou un autre, les intrigues se recouperont. Dans le cas présent, il n’hésite même pas : certaines pistes ne débouchent sur rien, comme dans la vraie vie. Il se remémore peut-être le Kôan zen, un essai sur le bouddhisme : peu importe ce que tu cherches, c’est le chemin qui est important, et son Américain, même s’il n’obtiendra pas forcément toutes les réponses qu’il souhaite, aura quand même trouvé quelque chose d’aussi important que le travail sur ses racines lors de son périple polonais.
À côté de livres formatés, des autoroutes romanesques tracées à grands coups rectilignes et éclairés de mille feux, l’auteur nous offre divers personnages qui suivent leurs petits chemins, sans trop bien savoir où ils vont, se créant au fur et à mesure qu’ils avancent, et qu’ils parviennent à mettre un peu de luminosité au cœur de leur trajet. Cabossés par les vie, humains, trop humains, les différents protagonistes du roman tentent de survivre, de rester droits et intègres dans un monde qui fluctue, qui corrompt sans même que les corrupteurs comprennent bien pourquoi. Par-delà l’intrigue, intéressante et classique, c’est la vie qui palpite derrière les pages, l’humanité comme chez tout vrai écrivain, vosgien ou non, qui séduit.
Citation
« Harry se souviendrait toujours de la force avec laquelle elle lui avait serré la main, de ses yeux implorants qui paraissaient exagérément volumineux sur son visage décharné. »
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=4714
BLOG CAROLINE VERDELIVRE
« Harry est un homme qui arrive à un véritable tournant dans sa vie. Il est assailli par un réel questionnement quant à son père génétique, ce qui l’amène à une quête d’identité et l’embarque dans un grand périple afin de déterrer la vérité. Malheureusement, on ne va pas lui faciliter la tâche, que ce soit des personnes mal intentionnées ou bien le temps tout simplement qui a passé depuis le meurtre de son géniteur.
Agathe est une jeune femme bien trop bonne (dans le sens poire, hein…^^), elle veut aider tout un chacun en ne se rendant pas compte qu’elle va beaucoup trop loin. À la clef : un divorce dans la face qui va la pousser à changer.
Paul est un flic, les meurtres ne sont pas son champ d’action, mais là pas le choix, il doit s’y coller. Bien étrange que cet homme propre sur lui, mort naturellement apparemment, dans ce squat où se pratiquent des deals. Cela le pousse à se demander le pourquoi de sa présence en ces lieux et à creuser la chose.
Paul a pour ancienne compagne une femme agaçante dont l’objectif principal est de le mettre en rogne après leur séparation. Cette enquête semble être son exécutoire.
On se doute qu’en les rencontrant à la suite, un lien va naître et les amener à se retrouver être des pièces qui vont s’imbriquer dans notre intrigue. Des relations se devinent, un fil est visible mais a-t-on toutes les cartes ? Il est vrai que j’ai entrevu une partie des réponses. Une autre étant passée sous silence par l’auteur. Ce n’est pas forcément un bon point pour moi qui aime que tout soit clair, net, précis et expliqué de fond en comble. Nous avons donc différents points de vue qui offrent un bon rythme. S’ajoute à eux un auteur reclus, mal dans sa peau, qui, malgré son grand succès, n’arrive plus à écrire. Le poids des remords se fait sentir.
Pour tous les personnages, il y a un mal-être évident qu’il est temps d’affronter.
Le hasard facilite les choses parfois, ici c’est le cas, mais on ne se dit pas que c’est impossible même si on peut aisément souligner que le destin est clément.
Gilles Vidal, comme je l’ai déjà signalé dans mes précédentes chroniques sur ses titres, a une culture, des références et il n’y a pas à tourner autour du pot : en tant que lecteur on aime, notre soif de connaissance le remercie, d’ailleurs.
Harry voyage, passe des States à la France en faisant une boucle par la Pologne. Les recherches quant aux lieux et aux cultures sont là. Sans oublier le point de rattachement de l’ensemble, une petite bourgade des Vosges si tranquille…
De nouveau, on traite l’amnésie dans un thriller. Ce qu’elle provoque m’a beaucoup plu dans sa description des effets sur le long terme.
Il ne faut pas se fier à la couverture qui m’avait induite en erreur, je m’attendais à de l’action, à du dur et au final il est plutôt question d’une ambiance, d’un stress et d’une course aux informations. Course qui va déterrer bien des secrets familiaux. Le titre d’ailleurs est dans la même veine et peut porter à confusion.
Une fois mon ébauche de chronique terminée, l’auteur m’a transmis un lien vers un avis que voici
Il a eu raison, j’ai adoré découvrir cette opinion qui m’a fait revoir mon jugement. Effectivement, je prenais ce livre pour un thriller basique, mais en réalité il offre des instants de vie, et se raccorde à notre quotidien. Tout n’est pas toujours totalement achevé ici-bas et Gilles Vidal a voulu honorer la simplicité des gens et les émotions qu’ils ressentent face à des événements inattendus, plus qu’une enquête bien ficelée et terminée sans que le lecteur ne puisse commenter le fait que tout n’est pas carré ni bouclé intégralement. »
Caroline Verdelivre
https://caroverdelivre.wordpress.com/2016/03/31/les-sentiers-de-la-nuit/
BLOG GÉRARD STREIFFF/IVRY MA VILLE
Vers les étoiles
« Gilles Vidal tricote dans ce polar une double histoire, celle du californien Harry Pitman, qui se met à la recherche de son père biologique, une quête qui va le conduire jusqu’en Pologne ; et celle de Paul Massat, nouveau responsable du commissariat d’une petite ville des Vosges, Solieu, qui s’intéresse à la mort troublante d’un notable. Les deux récits sont aux antipodes mais ils finiront pourtant par se croiser, dans l’Est de la France ; le dénouement de l’intrigue mettra fin à des années de non-dits et de culpabilité. Gilles Vidal sait raconter les histoires et tous ses personnages, Pitman, Massat, Agathe la peintre, le vieux Jules auteur de SF, Kinga la pétulante polonaise, ont une belle épaisseur. Ajoutons que l’auteur aime parsemer le texte de citations comme cette superbe phrase d’Oscar Wilde : « Tous les hommes ont les pieds dans la boue, mais certains regardent vers les étoiles ». Gilles Vidal a une quarantaine de livres à son actif. »
Gérard Streiff
http://www.gerardstreiff.fr/spip.php?article1730
BLACK NOVEL
« (…) Et c’est d’ailleurs le point fort de ce roman, et la raison pour laquelle je l’adore. On n’a pas l’impression de suivre une histoire, mais plutôt d’être plongé dans plusieurs histoires, dans plusieurs vies. On ne suit pas ces personnages, on vit avec eux. Et comme dans la vraie vie, il n’y a pas de grands moments, mais plusieurs petits moments qui construisent nos vies. On n’y trouvera pas de grands moments d’action, mais plein de petites scènes toutes formidablement réussies. Gilles Vidal nous offre là un roman écrit au fil de l’eau, comme une improvisation, sans esbroufe, mais avec talent et éclat, tout en subtilité et en sensibilité, un roman empli d’émotions.
Et si la fin du roman laisse autant de questions, et donne bien peu de réponses, c’est bien parce que la vie est rarement comme dans les romans. Et de ces expériences rencontrées dans les itinéraires de ces personnages, on cherchera un sens de la vie, on se posera bien des questions sur nos actes et leurs conséquences. Et ce roman m’aura un peu plus éclairé sur ce qui est important dans la vie… Merci Monsieur Vidal. »
Pierre Faverolle
https://blacknovel1.wordpress.com/2016/02/21/les-sentiers-de-la-nuit-de-gilles-vidal-jasmin-noir/
ACTION SUSPENSE
« (…) Le récit comportant deux lignes parallèles, l’histoire d’Harry Pitman et celle se déroulant dans une ville française, on ne doute pas qu’existe un point commun entre ces affaires semblant éloignées. Il s’agit d’une structure classique de roman à suspense, encore faut-il que ce soit bien exploité. C’est là que l’on peut compter sur la solidité d’un auteur tel que Gilles Vidal. D’abord, il est habile pour construire cette double intrigue, sans chercher des effets artificiels ou spectaculaires. On sait que ça aboutit souvent à une lourdeur inutile.
Ensuite, il aborde avec une belle aisance les personnages, à travers de délicieux portraits. On remarquera en particulier celui d’Agathe. Cet élément contribue à l’ambiance, entre sombres énigmes et plaisants sourires. On aura même droit à des visites touristiques de Paris et de Varsovie ; normal pour un Américain sur les traces de ses origines. Enfin, on peut affirmer que Gilles Vidal sait que rien ne remplace la souplesse narrative : c’est avec fluidité qu’il raconte les faits. Certes, le chemin de la vérité n’est pas rectiligne, mais il nous amène malgré tout à destination. Un suspense très réussi, qui captive le lecteur. »
Claude Le Nocher
http://www.action-suspense.com/2016/02/gilles-vidal-les-sentiers-de-la-nuit-ed-du-jasmin-2016.html
LES LECTURES DE L’ONCLE PAUL
(…) Gilles Vidal mène de front ces deux histoires, ces deux enquêtes, avec un art consommé de l’intrigue, semblant aller de gauche à droite (pas de politique !), maîtrisant ses effets, en avançant doucement mais sûrement dans les dédales du récit concocté efficacement, sans en avoir l’air.
Une invitation au voyage, de la Californie en Floride, de Paris en Pologne, pour se terminer dans une petite ville de province, mais dans le temps également, car comme souvent, toute histoire prend racine dans des événements qui se sont déroulés hier, ou avant-hier.
Gilles Vidal construit ce roman sans effets de manches, mais en homme sachant que tout réside dans la simplicité, l’humanisme, la rigueur, même s’il semble se disperser.
Paul Maugendre
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2016/02/gilles-vidal-les-sentiers-de-la-nuit.html
REGARD D’AUTEUR (LIVRESQUE DU NOIR)
« Pour Les Sentiers de la nuit, mon nouveau roman, cela s’est passé comme pour les précédents : je ne sais jamais comment va se dérouler l’histoire que je suis en train d’écrire, elle se construit petit à petit, jour après jour, à la faveur des personnages créés qui s’animent, s’expriment en se rencontrant, s’épaississent, se singularisent. Les décors, les paysages se mettent en place ; la météo. Etc. Qu’est-ce qu’une trame ? Un scénario par avance bien huilé ? Où tous les dés seraient pipés ? Ce n’est en tout cas pas ainsi que je m’y prends, préférant jouer une sorte de jeu de cache-cache où je serais à la fois l’auteur, l’acteur et le lecteur de l’histoire. Souvent – toujours ? –, par exemple, le prologue vient très tard se nicher à sa place, tandis que l’épilogue, où les nœuds se dénouent, me procure une source d’étonnement. Alors, bien sûr, bien avant que ne s’ébauche l’écriture de l’histoire elle-même, il y a nombre de balbutiements, de tâtonnements, des jours, des semaines, des mois parfois, sans qu’un seul mot ne soit écrit, ou bien alors que surgissent des morceaux de vie de personnages non encore identifiés – des morceaux à conserver pour la suite ou bien à jeter ? Il arrive même que le peu qui a été écrit parte aux oubliettes, dans la corbeille de l’ordi et qu’il me faille repartir de zéro ; ou bien encore, pire, l’imagination en berne, je peux me dire, profondément découragé : “C’est la Bérézina, mec, tu n’es plus capable d’écrire quoi que ce soit, allez, va te coucher, c’est fini…”
À la fin, quand tout est terminé, relu, revu et corrigé, lissé, je me demande qui a bien pu écrire tout cela…
En ce qui concerne mon nouveau roman Les Sentiers de la nuit lui-même, mieux vaut encore reproduire la présentation écrite par Marianne Stjepanovic-Pauly, mon éditrice/directrice de collection aux Éditions Jasmin, tellement elle a vu juste en termes de justesse et de concision (juste un dernier truc, en guise de petit éclairage, une citation de Françoise Sagan : “On ne sait jamais ce que le passé nous réserve”). »
http://www.livresque-du-noir.fr/sentiers-de-nuit/
LA FATALITÉ EST LA POÉSIE DU MONDE
Paul Maugendre sur Les Lectures de l’Oncle Paul :
Est-ce un recueil de nouvelles, de poésies, une compilation de brèves de comptoir, une succession d’anecdotes et de réflexions, des pensées profondes, philosophales, des billets d’humeur et d’humour... ?
C’est un peu tout cela et beaucoup plus à la fois. Car l’esprit d’un littérateur ne se repose jamais. Il fourmille d’idées que son propriétaire doit coucher sur le papier, quel que soit l’endroit où il se trouve, sous peine qu’elles s’évanouissent à jamais dans les limbes de l’oubli.
Il est donc difficile de résumer cet ouvrage, qui d’ailleurs est la réédition de quatre livres parus chez divers éditeurs, dont Hors Commerce, dans les années 1990 et 2000, aujourd’hui épuisés. Autant les livres que les éditeurs d’ailleurs.
Des textes plus ou moins longs, comme peut l’être une courte nouvelle, d’une demi-page ou d’une trentaine, selon l’inspiration et le besoin de la chute, qui nous plongent dans un univers onirique trempé dans le quotidien d’un monde pessimiste teinté de nostalgie, d’humeur vagabonde, de dérision, d’envies, de besoins, de souhaits, de regrets, et une pointe (?!) d’érotisme coup de blues. Le spleen cher aux poètes suinte de ces lignes comme une rédemption, une panacée peut-être à effet placebo pour un esprit torturé et fébrile, le cynisme parfois cachant la timidité ou la gaucherie.
J’aurais aimé pouvoir vous donner en pâture quelques extraits, de courts textes de quelques lignes, un poème jeu de mot comme j’affectionne, mais sortir des lignes d’un contexte chimérique ou réel, résultat d’un besoin de s’exprimer, de se soulager, de s’épancher, me semble aller au-delà du souhait de l’auteur.
Pourtant les titres peuvent parler d’eux-mêmes :
Je te meurs; Courage, survivons ; Pourtant, tous les espoirs semblaient permis ; Je te crève tu me tues (poème) ; Exister relève du prodige...
Mais pour bien en comprendre le sens, la finalité, l’amertume qui se cache sous l’ironie, ou le contraire, l’humour désabusé, alimenté de fantasmes au charme vénéneux, il faut se plonger dans ces écrits comme on décortique un calendrier de l’Avent.
Seulement, si au début on se dit qu’on ne va en lire que quelques pages par jour, en dégustateur avisé et sage, on se prend au jeu et bientôt on se rend compte qu’on engloutit le tout en véritable affamé, avide de littérature proche de nous, que l’on ne peut s’empêcher d’avaler les textes les uns à la suite des autres, quitte à revenir en arrière afin d’en savourer tous les parfums qui se dégagent lentement dans nos petites cellules grises.
Ce recueil est composé de Hymnes urbains ; Angles d’attaque ; L’endroit le plus fragile du corps de l’homme ; Exister relève du prodige.
Gilles VIDAL : La fatalité est la poésie du monde. Hors collection. Multivers Éditions. Parution décembre 2015. Format ePub et Kindle. 420 pages environ. 4,49 €.
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2015/12/gilles-vidal-la-fatalite-est-la-poesie-du-monde.html
SOMBRES HÉROS
Chronique de Caroline Verdelivre :
Me voici dans une novella policière qui me rappelle ce qui m’avait interpellée dans le style de l’auteur lors d’une précédente lecture : la véracité de ses propos. Ici, ceux au sujet des événements d’une vie qui parle à tout le monde dans les premières pages, comme par exemple le fait que l’on enjolive les souvenirs, ce qui est une certitude pour moi.
Il a un truc pour nous rendre les personnages réels, ils sont simples et donc efficaces. Antoine, notre protagoniste, est un homme au passé qui semble classique, sans réel intérêt quelque part, et pourtant il va réserver son lot de surprises. Comme quoi il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir découverte LOL. Il n’a pas de grandes ambitions et, même s’il est divorcé, pas de mec torturé à l’horizon (quoique, on va aussi avoir des infos de ce côté là).
C’est juste un bonhomme qui est là et nous parle de lui tout en vivant une sacrée aventure qu’il va nous narrer, bien entendu, pour notre plus grand plaisir.
Il y a quelque chose dans le style de l’auteur qui me plaît beaucoup. Il est composé de phrases longues toujours emplies de mots ou d’expressions que l’on ne s’attend pas forcément à trouver là, mais qui tombent justes. Je vous laisse lire cette description pour que vous compreniez où je veux en venir. Illustrer ses propos est une bonne façon pour ça
« Je dois dire, pour employer une litote, que c’était un drôle de mastodonte de soixante printemps environ, quelque chose comme 130 kilos répartis sur une charpente d’1 m 95 enveloppée dans un costard gris anthracite taille au-delà, avec une tête cabossée de catcheur à demi chauve au milieu de laquelle perçaient deux yeux bleus de porcelaine un brin chafouins, et, à la vue du battoir, j’ai un peu appréhendé. D’une seule et unique gifle sur le flanc, voyez-vous, il aurait stoppé net le hoquet tenace d’un rhinocéros. »
C’est à la fois différent de ce que je lis d’ordinaire, avec un petit côté qui se voudrait sérieux de prime abord, mais qui est finalement rigolo.
D’ailleurs, l’intrigue a un petit goût de déjanté et, en même temps, elle dénonce des pratiques existantes dans le monde du football. Gilles Vidal mélange ses connaissances qui sont évidentes dans de nombreux domaines, on sent l’homme intelligent qui s’amuse avec la langue française. C’est à la fois riche et cash. J’affectionne beaucoup le ton employé, mais je crois que vous l’avez compris. C’est le point fort pour moi de ce titre, car le dénouement m’a un peu perdue. C’est très tordu et un poil complexe à suivre.
Peut-être un peu stéréotypé et rocambolesque par moments, mais cela passe bien puisque je le reconnais, ce fut un moment livresque fort agréable.
Allez, pour la route deux autres citations qui m’ont faite sourire.
« Il prit un air évasif et me répondit avec toujours ce ton qui le rendait aussi franc qu’un âne qui recule. »
« Puis j’ai tenté de me remettre dans le bon sens. En effet, j’avais la tête dans le pâté, le pâté dans le cul et le cul en orbite autour de la Terre. »
https://caroverdelivre.wordpress.com/2016/05/10/sombres-heros/
http://ska-librairie.net/index.php?id_product=314&controller=product
Paul Maugendre sur Les Lectures de l’Oncle Paul :
« (…) Un préliminaire onirique, une ambiance très polar des années 50 pour une histoire ancrée résolument dans notre siècle. L’écriture est rythmée tout en gardant une part de poésie, l’humour y est présent, et les métaphores abondent apportant une touche de légèreté dans une atmosphère parfois tragique. Et le lecteur ne sera pas déboussolé d’apprendre qu’il s’agit d’un jeu de manipulation, le détective servant un peu de pion dans une partie d’échecs, ou de remplaçant dans un match de foot dont le résultat pourrait être connu à l’avance. Un petit clin d’œil est adressé à Léo Malet au passage, mais surtout à son personnage de détective Nestor Burma, dont peut s’inspirer Antoine Fouget. (…) »
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2015/07/gilles-vidal-sombres-heros.html
K-libre Laurent Greusard :
Petits sommeils sur un air de java
Antoine Fouget est un détective privé. Un de deuxième zone, de troisième peut-être. Il parvient à boucler ses fins de mois et a même une charmante secrétaire dont il rêve de toucher les fesses (voire plus si affinités). Mais bon cela ne se fait pas. Il se contente de lui offrir son chèque à chaque fin de mois.
Il reçoit la visite d’un agent d’assurance bien embêté. L’agent a assuré une star de cinéma qui est aujourd’hui menacée de mort avec son mari. Peut-être qu’il y a un rapport avec l’amant de la starlette retrouvé sur le carreau chez elle, d’un phénomène spécial appelée l’autocombustion. Ou alors c’est plus simplement un meurtre. Cet amant était un footballeur de talent, accusé d’avoir participé à des matchs truqués ou alors s’y opposant, rien n’est très clair dans les histoires de foot. En tout cas, les impresarii du footballeur ont vite disparu... Bref, il y a beaucoup de gens qui pourraient en vouloir à la starlette. Antoine Fouget est donc chargé de la protéger et de découvrir dans le même temps l’existence d’un éventuel contrat sur la tête de la star et de son quand même un peu cocu de mari. Surtout que la vedette n’a pas froid aux yeux (et a même chaud ailleurs !).
Les Anglo-Saxons appellent cela une novella : un court roman (ou une longue nouvelle) de cent cinquante pages. Le format s’adapte bien à Cash back où Gilles Vidal, un habitué du genre, joue avec les stéréotypes, convoque les grands anciens (Chandler est cité dans le texte) et reconnaît lui-même que tout n’est pas forcément clair dans son histoire. En tout cas, cela s’agite, des pistes sont ouvertes et le texte se déroule avec une force et un allant de bon aloi. Pour ne pas laisser le lecteur sur sa faim, Gilles Vidal y a adjoint quelques nouvelles, de forme plus rapide, qui jouent avec les différents registres : on y retrouve les obsessions sexuelles du narrateur (y compris l’impuissance et la solitude), l’amour du footballeur avec un texte très noir mais bien vu (Saint ball) ou le récit du témoin d’un meurtre, lorgnant vers un futur pas plus joyeux (un revendeur non de drogue mais de gasoil, ou les relations haineuses d’un père et son fils). Ces textes plus courts complètent la novella et lui offrent des contrepoints aussi noirs mais qui permettent de se répondre. Derrière le recueil, on sent bien l’unité du livre par un auteur, peu connu, mais qui ne mérite pas cet excès d’ombre.
Citation :
« Mince alors, même les petits cubitus de stress qui tantôt me titillaient l’occiput s’étaient noyés dans l’eau du bain. »
Ivry ma Ville-Gérard Streiff :
SANG D’ENCRE
Ce recueil, au titre en forme de boutade, rassemble un récit, Cash back, qui se passe dans les coulisses pas très reluisantes du football, et une dizaine de nouvelles, intitulées Articles de la mort, des textes noirs ou érotiques, au titre drolatique et suggestif. C’est nerveux, violent, tonique, mélancolique, argotique ; on y retrouve souvent le personnage du flic ou du privé looser de chez looser et, systématiquement, un blues urbain, drôle et désabusé. Telle est la marque de Gilles Vidal, auteur d’une trentaine de volumes, dont un bon Poulpe, Les deniers du colt, ex-directeur de collection au Fleuve noir ; un homme qui aime les chats et fait de la peinture.
Gérard Streiff
MATY
Critique sur Les Lectures de l’Oncle Paul :
« (…) Dans une ambiance musicale très rock and blues, Gilles Vidal nous emmène à la poursuite de l’amour, celui qui étreint un presque quinquagénaire à une jeune fille. Ce n’est pas tant la différence d’âge qui importe mais la divergence de caractère. Quand on est mature, on connaît le poids des responsabilités, même si l’on se conduit comme un imbécile qui pourrait tout faire capoter, et quand on est jeune la fougue vous amène à provoquer des événements inconsidérés. Dans les deux cas, c’est l’amour qui guide, même si justement l’amour est aveugle.
Un texte d’une tendresse bourrue qui joue insensiblement sur la nostalgie et sur la mélancolie. Et si nous étions dans la peau de Bob, nous conduirions-nous de façon similaire ? Mieux vaut ne pas avoir à se poser la question… »
Paul Maugendre
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2015/05/gilles-vidal-maty.html
DE L’AUTRE CÔTÉ
Critique de Caroline Verdelivre
Ici nous sommes en compagnie d’une nouvelle graphique mêlant plusieurs genres dont je retiens surtout le côté anticipation et cette peur qui nous guette tous, à savoir l’emprise de la technologie à l’avenir.
Je vais d’abord faire un point sur les coups de crayons. J’aime beaucoup le ton de la couverture qui met en avant des couleurs froides et nous laisse présager une sombre ambiance. Intuition confirmée par le thème de cet écrit.
Les dessins accompagnant le texte sont tous en noir et blanc, de diverses nuances, que ce soit dans la technique utilisée et dans le rendu souhaité qui fait corps avec les mots. Nous avons du flou, du précis, du géométrique et bien d’autres inspirations dont je ne connais pas forcément les appellations.
Le monde dévoilé à travers ces images et le récit est futuriste, très technologique et complexe. Malheureusement il n’est évidemment pas fouillé vu le nombre de pages et cela n’a pas su étancher ma curiosité. J’aurais voulu du pourquoi, du comment. Cependant il n’est pas difficile d’imaginer l’univers et de comprendre que tout est régenté et que donc la vie n’y est pas des plus agréables.
Le titre nous parle d’un lieu que le personnage va découvrir. Il existe une sorte de frontière entre la ville étouffante, qu’il ne supporte plus de par sa précarité et les règles mises en vigueur, et ce que l’on pourrait appeler la campagne pour nous, lecteurs de 2014.
On sent une influence Seconde Guerre Mondiale au début, comme si l’Histoire se répétait encore et encore et que l’humain ne retenait rien des erreurs de ses pairs. Après, je ne sais pas si là où évolue Julius, notre personnage, il s’agit bien de notre Terre.
Il va y trouver une forme de délivrance qui se révèle originale, étrange et poétique, quand on y réfléchit, avec une touche d’humanité qui refait son apparition parmi tous ces termes désignant les machines peuplant leurs journées.
Une lecture rapide qui coupe de nos romans habituels et se démarque de par cette différence à mêler tant de choses en si peu de pages.
Un pari osé, déroutant et qui ne rentre pas dans les cases.
Caroline Verdelivre
https://caroverdelivre.wordpress.com/2014/12/16/de-lautre-cote/
Critique sur Les Lectures de l’Oncle Paul :
Entre bande dessinée à l’ancienne dont les textes sont en dessous des vignettes et bande dessinée moderne avec phylactères incrustés, De l’autre côté nous plonge dans un univers mélangeant Anticipation, Fantastique et Onirisme noir.
Le narrateur, qui se prénomme Julius, vient d’échapper à une rafle qui n’a pas épargné ses parents. La ville de Markszbourg, et plus particulièrement son quartier le Blok III est sous la coupe du Blokmaster. Ses sbires, des hommes habillés d’uniformes gris métallique, ont enlevé son père et sa mère, auxquels il n’était pas vraiment attaché, et Julius se retrouve à la rue. Il a épongé les dettes et déambule sans un fifrelin en poche. D’ailleurs tout se paie par cartes informatisées. L’argent ne circule plus, ou alors il s’agit de troc.
Après avoir erré dans la cité, Julius recherche de la nourriture, la plupart du temps sous forme de plaquettes nutritives. Il voyage en stop à bord de tankers qui daignent le prendre à bord. Il pense pouvoir continuer jusqu’à ce qu’une voiture s’arrête non loin de lui. Alerte ! Il prend ses jambes à son cou, perdant dans la foulée une chaussure et s’écroule sous des arbres dans la forêt proche.
Changement de décor, les lieux maudits de science-fiction sinistres et funestes, déshumanisés, laissent place à la nature vivifiante et propice aux rêves éveillés. Mais est-ce un rêve que cette jeune fille qu’il aperçoit sur la berge d’un lac ?
Gilles Vidal ne fait qu’anticiper ce que tous nous redoutons : l’emprise tyrannique du progrès à outrance, la perte du goût des choses simples. L’homme est dépossédé de sa liberté en voulant s’affranchir par l’informatique et ses dérivés de contraintes qui sont encore plus contraignantes avec les améliorations de la vie courante fallacieuses.
Francine Andres met ses pinceaux au service du texte, alternant les styles, les adaptant au texte. Elle passe allègrement du flou évanescent en touches déclinant toutes les nuances du noir et blanc avec des gris pastels ou en lavis, aux traits fins et précis géométriques, aux figurines en ombres chinoises au pochoir ou encore aux personnages esquissés à traits rapides comme des ébauches. Mais ceci n’est que l’avis d’un ignare en peinture qui décrit sa propre perception des images.
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2014/12/gilles-vidal-francine-andres-de-l-autre-cote.html#anchorComment
TU M’ENVAHIS QUAND TU T’EN VAS
Critique sur Les Lectures de l’Oncle Paul :
À l’instar d’Alain Barrière, c’est ce que pourrait chanter Édouard en cette veille de Noël. Seulement le narrateur n’a pas le cœur à chanter. Son amie Caroline vient de le quitter, subitement, sur un coup de tête, après un ultime coup de reins, et l’avoir gratifié de sa gâterie quotidienne et matinale.
Et notre ami, si on peut le considérer ainsi car quelqu’un de paumé est à ranger dans la catégorie des amis à moins d’être indifférent à la misère humaine, et notre ami donc tourne désemparé dans l’appartement en se demandant pourquoi.
D’autant que s’il est sans travail il aide aux tâches, et aux tâches éventuellement, ménagères. L’appartement est au nom de Caroline, c’est elle qui paie le loyer, qui grâce à son salaire lui permet de manger, et de boire, à sa faim ou à sa soif. Or elle l’a quitté, comme ça, sans préavis, en abandonnant tout, même ses meubles. L’abandonnant lui aussi comme un animal qui n’intéresse plus, qui est devenu trop encombrant.
Normalement elle aurait dû le virer. Si ça n’allait plus entre eux, si un problème de coexistence s’était élevé entre eux, elle aurait dû prendre ses bagages et les mettre sur le paillasson. Mais non, elle a joué les filles de l’air. Et tout ça la veille de Noël !
Alors qu’il s’apprête à se servir un apéritif, quelqu’un frappe à la porte. Une jeune femme un peu perdue se tient devant lui, chargée de paquets. Elle avait soi disant rendez-vous avec les voisins de palier d’Édouard.
Croyez-vous encore au Père Noël ? Pourquoi pas, il faut toujours garder son âme d’enfant, même si les ennuis vous tombent sur la tête. Comme le protagoniste de l’histoire censée être drôle que se remémore Édouard, alors qu’il regarde par la fenêtre les chalands procéder aux dernières emplettes pour le réveillon. Cette pochade, je ne vous la raconte pas, elle est incluse dans cette nouvelle, mais Édouard se sent un peu dans la peau du type qui veut se suicider parce que sa femme l’a quitté.
Tout en finesse mais avec moult détails, Gilles Vidal nous invite à partager une journée dans la vie d’un homme, mais également à participer à ses ébats érotiques, des souvenirs pour le moins réjouissants et qui sont explicités avec réalisme, ce qui pour l’éditeur est un bienfait car il n’a pas besoin d’insérer des images pour appuyer le texte.
Paul Maugendre
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/article-gilles-vidal-tu-m-envahis-quand-tu-t-en-vas-123742456.html
LE SANG DES MORTS
Critique sur Action Suspense :
« (...) On aura compris que c'est un foisonnement de péripéties, un festival de rebondissements, que nous offre l'auteur. Aucun doute, Gilles Vidal est un narrateur hors pair, qui paraît se délecter de nous raconter en détail les tracas rencontrés par les protagonistes.
Si la tonalité se veut légère, fluide et même quelque peu enjouée, ne nous y trompons pas : l'intrigue est diablement solide, parfaitement mesurée dans sa construction. Avec ses scènes courtes illuminant le récit, le feu d'artifice est sous contrôle. Le chassé-croisé des personnages n'empêche nullement qu'ils nous soient présentés avec précision. Si Stan Delorme, flic peut-être moins désabusé qu'il l'affiche, est un des pivots du roman, tous en sont héros autant que lui. Ce qui constitue un des beaux atouts de l'histoire, qu'on aurait tort de confondre avec un polar basique où se croisent bons et méchants. Gilles Vidal nous captive et fait sourire, nous entraînant dans une affaire palpitante. Une lecture vraiment très très agréable. »
http://action-suspense.over-blog.com/2014/01/gilles-vidal-le-sang-des-morts-Éd.lokomodo-asgard-2014.html
Critique sur le site Psychovision :
« (…) Le sang des morts est donc un roman noir plus qu'un thriller, un roman sombre et violent, mais qui grâce à sa plume n'est ni rude, ni âcre. C'est au contraire divertissant et même réjouissant, malgré ce que ça met en scène, un roman qui se laisse lire et propose une atmosphère étrange ou espoir et désespoir se croisent au fur et à mesure des rencontres des personnages. Un roman qui sort donc de l'ordinaire dans sa forme. »
http://www.psychovision.net/livres/critiques/fiche/1288-sang-des-morts-le
Critique sur POLARS, ETC. :
« L'auteur nous propose un roman riche et dynamique qui mêle différentes affaires. Beaucoup de personnages donc dans ce roman mais ils sont variés et détaillés. Un marginal décédé dans une piscine, une maison de l'horreur remplie de cadavres, l'ancienne disparition d'une mère de famille, un jeune scientifique dans une situation délicate... les enquêtes se multiplient et les policiers ont du pain sur la planche ! Pas de longueur à reprocher, l'écriture est maîtrisée.
Un roman divertissant qui change des polars habituels. »
http://polars.etc.over-blog.com/2014/01/gilles-vidal-le-sang-des-morts.html
Critique sur le site Les lectures de l’Oncle Paul :
« (…) Ces événements, en apparence disparates et sans rapport entre eux vont bientôt se réunir pour former un tableau à la Jérôme Bosch, des pièces de puzzle qui vont s'emboîter inexorablement.
Tous les protagonistes de ce roman possèdent une coupure, une fêlure, une fissure, une fracture mentale ou physique, et personne n'est épargné par le sort qui s'acharne inéluctablement sur leur intégrité. Même ceux qui ne font qu'une apparition furtive ont droit à un petit portrait, soit de leur aspect vestimentaire, de leur déchéance, de leur passé. Ainsi cette dame qui arbore des tee-shirts avec des phrases en forme de contrepèteries du genre : Pensez le changement au lieu de changer le pansement. Et sous forme de bande-son, de nombreuses références discographiques ponctuent le récit, tout comme celles qui sont littéraires. Anne est aussi appelée Zatte, car Ouarzazate et mourir, titre d'un roman d'Hervé Prudon dans la série du Poulpe.
Certaines scènes, certaines extrapolations dans le déroulement du récit viennent parfois interférer, mais cela apporte un petit piquant, tout comme quelques feuilles de persil ou deux trois brins de ciboulette disposés élégamment donnent une touche de couleur à un plat de crudités sans le dénaturer. »
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/article-gilles-vidal-le-sang-des-morts-122715988.html
Critique sur le blog de Jeanne Desaubry :
« (…) Le ballet des personnages s’entrecroise en une belle texture pleine de tendresse et de fureur, avec du rose et du noir dedans, et l’on termine ce roman avec un sourire satisfait.
Gilles Vidal assure avec maestria la construction d’une trame originale entrecroisant suspens et services spéciaux, enquête policière et quête intérieure, et même, sentimentale.
À consommer sans modération. C’est made in France. »
http://jeanne.desaubry.over-blog.com/2014/02/french-touch.html
Critique sur le blog de Caroline Verdelivre
« Ce qui fait tout le charme de ce roman est son nombre important de personnages. On va sans cesse de l’un à l’autre, c’est un rythme sans temps mort. On a la sensation de vivre au cœur de leur ville en les suivant au fil des pages où ils se rencontrent, pour certains, pour une raison x ou y.
Le style est rapide, on a cette sensation de virevolter d’un lieu à l’autre, même si ce sont les actes qui sont le plus nombreux et qui dictent le rythme, les lieux ne sont pas en reste. On les entrevoit assez pour nous donner l’impression d’être les visiteurs d’une ville bourdonnante.
Ils ont presque tous un petit quelque chose de bon qui nous les rend appréciables. Il faut bien quelques exceptions, nous ne sommes pas non plus dans un univers tout beau tout mignon. Ici il y a une grosse enquête de police avec des morts pas franchement jolis jolis.
Mais les protagonistes sont la vraie force de cette œuvre, ils sont simples, j’entends par là qu’ils sont humains, comme vous et moi, ils sont vrais, aucun ne donne dans le trop, dans le surjoué, on sent une âme se dégager de leurs êtres.
Leurs rencontres, au départ nous semblent anodines, sans réelle importance pour la suite, et pourtant…
C’est finement joué de la part de l’auteur tous ces petits fils qui apparaissent et parsèment notre intrigue qui est la base de tout.
Je ne pense pas que l’on puisse deviner qui fait office de tueur. Il y a un ou deux indices tellement riquiquis qu’ils sont passés inaperçus, et le coupable n’était pas le centre de l’intrigue à proprement parler. Elle est certes le ciment du livre mais les protagonistes en restent le matériau principal à mes yeux. Ils y amènent tous une petite touche, des histoires personnelles qui m’ont plus emportée dans leurs méandres que les meurtres. Comme quoi, tout est possible pour la fan d’assassinats que je suis.
Le dénouement est surprenant au niveau de l’enquête, cela sort un peu du sentier battu du "combat final de base" et au niveau des personnages, cela se clôture sur des notes agréables.
L’équipe de flics m’a beaucoup plu, une vraie coalition existe et je trouve cela important. Ainsi l’enquête progresse et chacun y apporte sa contribution, cela change de l’enquêteur solitaire qui avance contre vents et marées.
J’ai passé un très bon moment en leur compagnie et leur évolution me convient donc,tout est bon pour moi.
Un petit mot sur mes préférés tout de même : Stan arrive en première position, un fils attentionné accompagné d’un fidèle compagnon, un homme sincère et toujours sur le qui-vive. Puis vient Walter, écrivain dans l’ombre au passé lourd qui est marqué par la souffrance. Et enfin Anne, une femme mystérieuse qui est un peu une drôle de dame au quotidien.
Des gens riches qui embellissent une atmosphère sombre à base de trafiquants et de cadavres. »
http://caroverdelivre.wordpress.com/2014/02/26/le-sang-des-morts/
Regard d’auteur sur invitation de Fabien Hérisson
du site Livresque du noir.
Tout d’abord, il ne faut pas mal interpréter le titre : non, ce n’est pas un roman gore ni un thriller ésotérique. Par sang des morts, je parle des liens, qui nous concernent tous, que nous avons avec ceux qui nous ont précédés, qui nous ont fait. Walter Kinderf, un des personnages du roman, l’explique bien : « Il regarda fixement ce sang qui ruisselait, pensant que c’était le même que celui qui coulait dans les veines de son père quand il était encore vivant. Oui, pensa-t-il encore, le sang des morts coule toujours dans les veines de ceux qui leur ont survécus. »
J’ai essayé de faire en sorte que mon thriller, de par sa structure, s’articule comme un roman choral, dans le sens où il fait intervenir de nombreux personnages dont les destins (comme les trames d’un tissu) se rejoignent au final. Et cela à l’aide de chapitres courts et rapides, en m’attachant à ce que le suspense soit omniprésent, poussant ainsi le lecteur à tourner les pages pour en savoir toujours davantage sur le(s) intrigue(s) en cours. Mais l’important est que tous les personnages aient de la chair, même les plus secondaires. Que tous aient une histoire et ne soient pas des fantômes utiles passant sur le chemin du récit. D’ailleurs, il n’y a pas à proprement parler de héros, si ce n’est peut-être Stan Delorme, jeune policier en quête de sens qui sert de fil rouge. Tous ces personnages ont quelque part en eux une fêlure, plus ou moins cicatrisée, tous cherchent un avenir meilleur, comme ce quinquagénaire rmiste, qui, obligé de tailler de nouvelles semelles pour ses chaussures dans un vieux pneu, peut entrevoir un futur heureux en la personne d’une dessinatrice occasionnelle de portraits robots, elle étant de son côté une fraîche veuve en reconstruction. Dans cette galerie humaine, il y a aussi Félicien Faderne, un ingénieur informaticien très doué souffrant de tocs, voyant sa vie bien rangée bouleversée par une tueuse nommée Anne Dixon venue le protéger, Margot Farges, l’épouse d’un homme d’affaires Franck Farges aux affaires pas très claires, le commissaire Vignes qui, la nuit venue, s’enferme à double tour dans son bureau, sa femme agoraphobe vivant recluse depuis des années dans la cave aménagée de leur maison, etc., etc.
Ne pas négliger l’humour aussi, une certaine légèreté : je ne suis pas là pour pontifier ou pour ajouter du macabre au macabre. Et de la tendresse aussi : tous ces gens en ont besoin, au moins d’une infime part, leur quotidien étant si dur, si banal…
En ce qui concerne le lieu où se déroule l’histoire, j’ai, depuis un certain temps, voulu éviter de situer mes romans dans des villes existantes. Cette fois, j’ai inventé Vernais, petite ville balnéaire que l’on imagine dans le Sud, au bord de la Méditerranée : cela me permet de créer peu à peu un environnement, des rues, des parcs, des bistrots, où se mêlent les souvenirs de villes que j’ai visitées, villes où habituellement il ne se passe pas grand-chose, et qui pourrait bien abriter, en ce qui concerne celle-ci, un tueur en série – toujours lointain mais en restant tout de même omniprésent comme une ombre menaçante planant au-dessus de la ville. Car on peut dire en effet que l’Enfer s’est invité dans Vernais, laissant derrière lui une piste semée de morts violentes.
Alors, pour conclure, où se trouve le monstre ? S’en tirera-t-il ? Ou bien le hasard armé se chargera-t-il de le punir ? Et quel sera le destin de tous ces personnages, grands ou petits, sympathiques ou haïssables ? Au lecteur de le découvrir.
Critique sur K-libre de Laurent Greusard
Beauté vs chaos
Il y a des écrivains qui fonctionnent à l'économie, qui gèrent leurs petites intrigues avec soin et dévident le fil d'une histoire bien foutue. Et puis, il y a les généreux, qui partent en tous sens, qui ouvrent des pistes, qui s'amusent en développant une deuxième intrigue, voire une troisième, qui n'hésitent pas à dessiner une petite boucle en plus dans les cheveux de leur starlette. C'est plus dans cette deuxième catégorie qu'a décidé de concourir Gilles Vidal. Il s'installe dans un petit bourg, et il va multiplier les actions qui se télescopent : on croise un savant spécialiste en informatique qui travaille sur l'arme ultime et est surveillé par des agents russes mais protégé par une espionne de grande classe, un truand local qui s'est associé à la mafia russe mais ne remplit pas parfaitement ses objectifs de progression, un mari jaloux qui veut liquider sa femme et son amant, et un gars retiré des voitures mais qui a des comportements bien étranges.
Cela pourrait sembler beaucoup mais Gilles Vidal maîtrise cela à la perfection, passant de l'un à l'autre, grâce à une écriture rapide, nerveuse et qui n'hésite pas au clin d'œil humoristique. N'évoquons justement que l'ami qui recueille un fugitif. Ce dernier, telle l'histoire de Barbe-Bleue, ouvre des portes et tombe sur des congélateurs flambants neufs dans une vieille masure. S'agit-il de l'antre d'un tueur en série ? La réalité sera plus compliquée. Gilles Vidal pousse ses feux jusqu'au bout puisque tous ces éléments tournent autour de l'histoire centrale : une vieille maison habitée par un fou et dans laquelle la police met à jour, peu à peu, des cadavres en tous sens. Leur redonner une identité et une histoire, et ainsi démêler les fils complexes qui peuvent emmener à l'assassin est l'occasion de longs maux de tête pour les policiers de ce petit bourg balnéaire de Vernais...
Le Sang des morts est un roman policier d'aujourd'hui : démesuré, avec un soin du détail et de la construction, rendant compte de la folie du monde : quelque chose qui a l'air logique, porté par la raison et la modernité, et qui n'est qu'une suite de failles béantes, de gouffres passionnels avec des situations qui naviguent sur l'absurde, et des gens qui essaient tant bien que mal d'y trouver ou d'y donner un sens, en passant leur temps à en augmenter le chaos.
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=3484
Critique sur Actu SF de Tony Sanchez
(…) Ce récit policier nous mène à la suite d’une galerie de personnages hauts en couleur, et multiplie les scènes haletantes : le lecteur n’a pas le temps de souffler, et entre dans le vif du sujet dès les premières pages. L’auteur alterne les points de vue entre ses différents protagonistes, ce qui lui permet de délivrer des informations au compte-goutte, tout en brouillant les pistes. Les différentes pièces du puzzle prennent place à la toute fin, comme il se doit, tout en laissant planer un peu de mystère.
Si l’histoire reste relativement classique, avec pour trame principale une enquête policière, d’autres éléments viennent s’y greffer : les multiples intrigues parallèles viennent donner de l’épaisseur aux différents protagonistes, et rendent plus crédibles leurs actes et erreurs commises. La station balnéaire de Vernais sert de décor, et permet de relier les événements entre eux. Malgré la multiplicité des points de vue et des fils narratifs, l’auteur parvient à construire une intrigue solide, qui tient le lecteur en haleine jusqu’au bout.
Ce roman à l’intrigue bien ficelée est d’une lecture très agréable, et plaira aux amateurs d’action et de suspense.
http://www.actusf.com/spip/Le-sang-des-morts.html
Critique de Pierre Faverolle dans Black Novel le 23/04/14 :
(…) Car l’une des grandes qualités de ce roman est d’aller vite, en nous présentant des chapitres courts, dans un style épuré. Malgré cela, la psychologie des personnages (et ils sont nombreux) n’est pas laissée de côté : Gilles Vidal a ce talent de nous brosser en un ou deux paragraphes une personne, son passé, son vécu et le pourquoi de cette présence dans cette histoire. Car des personnages, on va en voir passer à foison, car en plus de ceux que j’ai présentés, il y a aussi les deux fils du noyé, mais aussi Frank, le mari de Margot, le commissaire Vignes qui privilégie son image aux résultats, deux mystérieux Russes qui écument la région, sans compter les seconds rôles ou même cette maison isolée qui regorge de cadavres découpés ou enterrés. Cette efficacité est un vrai régal, cette forme une vraie réussite quand on arrive à passer d’un personnage à l’autre avec tant de facilité, quand à chaque chapitre, l’auteur nous gratifie d’un rebondissement tout en imagination et créativité et quand on est avide de continuer pour essayer de dénouer toute cette pelote de laine bien inextricable. Et je peux vous dire que ce roman est du pur divertissement haut de gamme. Tout s’y déroule avec logique, les personnages évoluent indépendamment les uns des autres, et nous suivons la vie de cette petite ville grâce à la fluidité du style et à ce plaisir de se faire mener par le bout du nez. Car le dénouement de ces labyrinthes ne verront le jour que dans les dernières pages. D’ailleurs, l’auteur nous réserve dans la dernière page un dernier retournement de situation. Du pur plaisir, je vous dis ! Une dernière chose : ne vous arrêtez pas au titre qui peut paraître gore à souhait. Il est tiré d’une phrase du livre : « Le sang des morts coule toujours dans les veines de ceux qui leur ont survécus. » On a bien affaire ici à du polar divertissant haut de gamme, où vous trouverez peu de traces de sang inutiles.
Pierre Faverolle
http://black-novel.over-blog.com/2014/04/le-sang-des-morts-de-gilles-vidal-lokomodo-asgaard.html
Chronique de Dominique Bouchard du site Unwalkers :
Gilles tu croyais que je t’avais oublié ?
Et non, après de nombreuses recherches, je t’ai retrouvé, j’avais pourtant prévenu, la pile de livres à droite ne pas y toucher mais bon…
Il m’aura fallu plus de trois mois de recherches pour retrouver ton livre, déjà lu en manuscrit je précise.
Ce n’est pas le scoop du siècle, hein, vu les remerciements…
Bon ça commence bien, un grand rend un hommage à un écrivain très grand et pas assez connu, merci à Pascal Dessaint.
Excellente trame, très bien construite, mettant encore l’accent sur notre société décadente, à travers une histoire centrale de tueur, mais avec plein d’historiettes imbriquées, et cette seule façon qu’a M. Vidal de rendre ses personnages tellement humains, et donc défaillants.
Une belle plume, une écriture au-delà de la moyenne, largement, bon Gilles on attend le prochain, tu oublies les tueurs en série, et tu nous ponds un putain de noir ?
Allez, foncez acheter ce livre qui vous sortira de votre quotidien de lecture !
Playyyyyyy
http://www.unwalkers.com/le-sang-des-morts-de-gilles-vidal-parfait-pour-finir-cette-saison/
CHAUDE ALERTE
Petite chronique de Paul Maugendre pour Chaude alerte :
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/article-gilles-vidal-chaude-alerte-122088105.html
REVIVAL
Compte rendu de la nouvelle noire Revival parue aux éditions SKA :
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/article-gilles-vidal-revival-121094572.html
INTERVIEW
28 novembre 2012 :
http://www.unwalkers.com/are-you-ready-with-gilles-vidal/
HISTOIRES VRAIES À PARIS
Une interview réalisée par Olivier Bailly le 18 mai 2012 :
http://www.youtube.com/watch?v=l0l-ko3m5lk
Le Lectures de l’Oncle Paul :
Le bonheur ne tient qu’à un fil, dit-on parfois. Le fil du téléphone bien évidemment, sauf pour les monophobes qui ont leur portable greffé à l’oreille. Je parle du bon vieux téléphone qui trône sur le buffet du salon, sur le bureau, ou accroché au mur et sous lequel est disposée une chaise permettant de converser sans fatiguer des jambes variqueuses. Et Gilles Vidal rend à Charles Bourseul ce qui était indûment attribué à Graham Bell (et depuis 2002 à l’Italien Antonio Meuci, une longue controverse puisque Bell déposa son brevet deux heures avant Elisha Gray qui revendiquait lui aussi cette invention en 1874 et 1876). Mais cette spoliation envers Bourceul est le fruit du désintérêt de l’administration de la Poste et Télégraphe qui fut baptisée ensuite PTT (Postes Télégraphe Téléphone, PTT ne voulant pas dire comme certains aiment à le penser : Paie Ta Tournée, Petit Travail Tranquille ou autre Prends Ton Temps !). En effet son rapport n'est pas pris au sérieux par ses supérieurs. Il lui est renvoyé et son chef hiérarchique lui recommande de se consacrer entièrement à son emploi de télégraphiste. Il n'a d'ailleurs pas les moyens matériels de réaliser son invention. Il prend toutefois la précaution de publier une communication : « Transmission électrique de la parole » dans L'Illustration (26 août 1854). Depuis les chercheurs ne sont toujours pas mieux lotis, ceux-ci préférant s’installer à l’étranger afin de pouvoir réaliser leurs recherches en toute liberté financière, tandis que les étudiants étrangers sont priés de regagner leur pays et qu’une carte de séjour et de travail leur est refusée. Mais je digresse…
Puisque le téléphone vient d’être évoqué, parlons d’Albert Robida, dont le nom et l’œuvre sont moins connus de ceux de Jules Verne mais qui pourtant fut un visionnaire. Dessinateur prolifique, ce fut également un écrivain éclairé. Ainsi il imagina qu’un jour les pièces de théâtre pourraient être diffusées chez soi, retransmises sur une sorte de miroir accroché au mur du salon. Plus que la télévision, c’était l’écran plasma qu’il suggérait dans ce qu’il nommait le Téléphonoscope, article paru dans Le Vingtième siècle en 1883.
Mais les inventeurs furent parfois des originaux qui ne connurent la célébrité qu’à cause, on ne peut pas dire grâce, leur inconséquence. Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines entrouvrirent certes la porte à des inventions qui aujourd’hui n’ébahissent plus le public blasé. Parmi ceux-ci il faut citer Jean-François Boyvin de Bonnetot qui tenta, le 17 mars 1742, de rééditer l’exploit avorté d’Icare en se faisant fixer sur les bras et les jambes des sortes d’ailes qui devaient lui permettre de traverser la Seine en planant. Pari à moitié réussi. Un pari qui tourne au drame est bien celui tenté par Franz Reichelt qui se lance du premier étage de la Tour Eiffel, accroché à un embryon de parachute qu’il a confectionné, le 4 février 1912. Imaginez une réception à la Vil Coyote poursuivant Bip Bip et tombant du haut d’une falaise.
Heureusement certains d’entre eux ne subissent pas le même sort, les aviateurs Santos-Dumont, qui est à l’origine des dirigeables, Jules Védrines, qui le 13 janvier 1912 pulvérise le record de vitesse en avion, ou Charles Godefroy qui passa le 7 août 1919 entre les arches de l’Arc de Triomphe à Paris.
L’excentricité n’est pas l’apanage des savants, des chercheurs ou des adeptes des technologies nouvelles. Elle peut être le trait marquant d’individus, d’olibrius même, qui désirent se distinguer en actes ou en paroles. Comme cet étrange scientifique qui transporte dans sa diligence environ dix mille crânes afin de procéder à quelques expériences. Survolons rapidement ce cimetière ambulant et intéressons nous à Milord l’Arsouille, dont tout le monde a entendu au moins le nom. Cet Anglais né en 1805 à Paris, de son vrai nom Lord Henry Seymour-Conway, défraya la chronique par ses frasques. S’il est à l’origine du Jockey Club, il est surtout un fêtard (ancienne signification du mot arsouille qui veut dire également mauvais garçon et ivrogne). Dandy parmi les dandys et snobinard, il dépense sans compter, allant jusqu’à s’encanailler dans les lieux malfamés où se tiennent les combats de chiens.
Moins médiatique et agissant de façon moins rédhibitoire Aguigui Mouna, un personnage contemporain puisqu’il est décédé à Paris le 8 mai 1999. Ce natif de la Haute-Savoie, de son véritable patronyme André Dupont, il prendra l’alias moins banal d’Aguigui Mouna. Il parcourt la capitale en vélo, il aime s’intituler vélorutionnaire, arborant un béret constellé de badges de toutes provenances, des pancartes supportant des slogans, des aphorismes dont certains seront repris par des humoristes (Nous sommes tous égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres). S’ils font rire, ces aphorismes sont empreints de bons sens : On vit peu, mais on meurt longtemps, Les mass-médias rendent les masses médiocres, Les valeurs morales ne sont pas cotées en Bourse… Peut-on s’étonner qu’il fut ami avec Cavanna et nommé Chevalier des Arts et Lettres par Jack Lang ?
D’autres événements tragiques sont contés. Par exemple l’incendie du Bazar de la Charité qui fit cent vingt-quatre victimes, incendie qu’une voyante avait prédit peu auparavant. Véritable voyance ou charlatanisme ? Cela se discute, tout comme les personnages du Comte de Saint-Germain, de Michel Jacob le zouave guérisseur et de quelques autres.
On pourrait citer également la disparition des archives détenues par le directeur des Renseignements Généraux le 14 juin 1940 alors que l’armée allemande entre dans Paris ; de l’ilot de résistance mené par la Ligue Antisémite et son représentant Jules Guérin, lors du siège de ce qui fut surnommé le Fort Chabrol, sis dans la rue du même nom ; de l’assassinat de Paul Doumer, président de la République, lors de sa visite dans un salon littéraire (Est-ce pour cela que les salons de l’Agriculture sont plus courus par les hommes politiques que les salons du livre ?) ; de Serge de Lenz qui se réclamait d’Arsène Lupin… sans oublier Félix Faure mort en atteignant le septième ciel grâce aux gâteries prodiguées par madame Steinheil. Marguerite, Meg pour les intimes, qui ne pipa mot. Ou encore Thérèse Humbert qui inspira sûrement le banquier Bernard Madoff et les organismes de crédit à la consommation en instituant à grande échelle les prêts renouvelables (ou non), jetant sur la paille bon nombre de débiteurs et dont le coffre-fort ne recelait qu’un bouton de culotte.
Vingt-cinq historiettes, incroyables mais vraies, savoureuses ou tragiques, souvent méconnues, qui se lisent avec amusement, curiosité, intérêt, et que Gilles Vidal a dénichées en soulevant les jupes de l’Histoire.
Chacune d'elles est enrichie d'une illustration provenant souvent de journaux de l'époque.
Paul Maugendre
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/article-gilles-vidal-histoires-vraies-a-paris-105789983.html
MÉMOIRE MORTE
La petite Chronique de Lilli :
Le 10/03/16 (pour la réédition numérique chez Multivers)
« (…) À la fin toutes les pièces du puzzle viennent s’emboîter les unes dans les autres pour notre plus grand plaisir. D’une intrigue de base on ne peut plus classique pour un thriller (un tueur en série qui sème la terreur c’est pas très original), Gilles Vidal réussit le tour de force de faire un roman plutôt original. Sa maîtrise du genre fait qu’il nous offre une intrigue rudement bien ficelée et addictive. Une fois plongé dans l’histoire, on veut savoir le fin mot de l’histoire. En bref, Mémoire morte de Gilles Vidal est un bon thriller. »
http://www.lapetitechronique.com/memoire-morte-de-gilles-vidal/
Mémoire morte, Éditions Multivers, décembre 2015, 3,99 €.
Polars, etc. :
http://polars.etc.over-blog.com/article-gilles-vidal-memoire-morte-105224749.html
K-libre - Laurent Greusard :
Il y a plus de dix ans, Gilles Vidal écrivait L'Endroit le plus fragile du corps de l'homme, et en 2006 il publiait Exister relève du prodige. C'est dire si l'auteur est perturbé par le rapport au corps. En intitulant ce nouvel opus, Mémoire morte, on aurait pu penser qu'il allait se concentrer sur un autre endroit, mais c'est peine perdue car le récit déploie pêle-mêle des maternités, des corps écrasés, des corps torturés, des gens adipeux qui se jettent depuis les fenêtres, des crânes défoncés, des personnes violées, des gens passés dans des broyeurs ou sous les roues d'un tracteur. Même les policiers boitent. C'est dire...
Lorsque la violence humaine s'éloigne, elle est remplacée par la violence naturelle. Si le héros court à la poursuite d'un tueur, c'est pour mieux se retrouver au milieu d'un orage dantesque alors même que ses essuie-glace ne fonctionnent plus. Si un personnage dans ce roman noir est innocent, alors c'est cette future mère de famille que l'on va s'empresser de pousser dans les escaliers pour mieux qu'elle perde son fœtus. Même l'amour est vécu à travers des scènes sexuelles décrites comme des batailles qu'il faut gagner, où il faut être performant. Lorsque l'on ne trouve pas son bourreau, on devient gothique et l'on se perce ou l'on boit à en perdre la raison.
À l'instar des corps, la société est déglinguée. La ville est malsaine, les maisons défraîchies sont abandonnées et s'y terrent des squatters, les relations humaines ne peuvent échapper aux affrontements sempiternels comme cet homme qui doit constamment repousser les avances de sa belle-mère, ou ce commissaire désespéré car son ex-femme est toujours vivante.
L'intrigue ? Dans une petite ville de province, un tueur en série s'est réveillé. Quel rapport avec Carl, cadre discret dont la maison est visitée par un cambrioleur ? Quel rapport avec un accident de la route survenu des années auparavant et où une petite fille trouva la mort ? Cette histoire fonce comme les personnages, à toute vitesse, droit dans les murs ou les camions. Intrigue classique où le passé éclaire le présent, où les passions des uns et des autres, vécus jusqu'au bout de leur logique, entraînent les personnages au plus profond de leur nuit pour construire un récit hanté par le deuil, la souffrance, la douleur. »
Laurent Greusard
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=1720
Claude Le Nocher - Action suspense :
« (…) Le roman d’enquête, c’est un policier nonchalant traînant autour d’une poignée de suspects, dénichant la preuve indispensable ? Non, cette conception n’est pas du tout celle de Gilles Vidal. Action et psychologie, sensualité et violence, vont de pair dans cette histoire noire et mouvementée. Les péripéties s’y succèdent sans répit, sur un tempo soutenu. Il faut souligner la remarquable fluidité du récit, atout essentiel. Souplesse narrative, qui nous rappelle que l’auteur est à la fois expérimenté et très inspiré. Il nous entraîne dans une affaire à l’ambiance sombre et tendue, où des drames passés pèsent sur le présent, où aucun détail n’est jamais insignifiant, où chaque protagoniste est présenté avec précision. D’abord fantomatiques, les monstres agissent bientôt concrètement. Certes, le policier chevronné tient le rôle central, mais le jeune cadre et tous les autres personnages participent pleinement à l’intrigue. Un magnifique suspense ! »
http://action-suspense.over-blog.com/article-gilles-vidal-memoire-morte-ed-asgard-84893964.html
Paul Maugendre - Mystère jazz
« (…) Un roman qui débute par des scènes d’action très puissantes qui s’enchaînent les unes aux autres dans un rythme infernal jusqu’à l’épilogue où enfin le lecteur peut souffler. Tout comme chacun de nous, les protagonistes possèdent une fêlure, une fracture, ancienne ou récente, oubliée ou non, méconnue, qui influe sur leur vie quotidienne, leur moral, leurs agissements, parfois inconsciemment. (…) Il ne me reste plus qu’à souhaiter que ce roman ne reste pas enfoui entre deux navets chez les libraires, mais mis en évidence et même recommandé par ceux-ci. »
http://mysterejazz.over-blog.com/article-gilles-vidal-memoire-morte-86012122.html
Un long entretien avec l’auteur :
http://mysterejazz.over-blog.com/article-entretien-avec-gilles-vidal-86162073.html
Dominique Bouchard - Unwalkers :
« (…) On est nargué, emmené de fausses pistes en fausses pistes, et tout semble si réel. G. Vidal en profite pour en mettre un peu dans la gueule des politiques de temps en temps et sur notre société si conformiste. Un livre à déguster savoureusement, où le terme thriller mériterait d’être français ou de trouver un équivalent. Moi je dirai un putain de bon livre. À lire d’urgence ! »
http://www.unwalkers.com/chronique-memoire-morte-de-gilles-vidal-aux-editions-asgard/
Un petit entretien sur le même site :
http://www.unwalkers.com/gilles-vidal-petit-entretien-pour-son-livre-chez-asgard-editeur/
Le samedi 14 octobre 2011 sur idfm radio Enghien, Gilles Vidal était l’invité de Laurence Ducournau pour son émission « Les mots des livres » pour ses thrillers Mémoire morte et Les Portes de l’ombre.
http://soundcloud.com/lilichartier/entrevue-gilles-vidal-avec?utm_source=soundcloud&utm_campaign=share&utm_medium=facebook&utm_content=http%3A%2F%2Fsoundcloud.com%2Flilichartier%2Fentrevue-gilles-vidal-avec
LES PORTES DE L’OMBRE
Trailer :
https://www.youtube.com/watch?v=KnFZIaqouf4
Ivry-ma-ville juillet/août 2011 :
Fanpol
Dans la famille du polar, il y a la tribu des thrillers, du suspense concentré où l’on joue amplement sur la peur. Le dernier ouvrage de Gilles Vidal, Les portes de l’ombre, en est un bon exemple. Il y a même ici un brin de fantastique et l’on pourrait presque parler de « Fanpol », une genre de policier fantastique qui a eu son heure de gloire ( on pense par exemple à Pierre Siniac). Dans le port de Chanelet, des morts invraisemblables se multiplient et le commissaire Marc Berchet, un très beau personnage de flic, redoutable et fragile, solitaire et amoureux, déprimé et énergique, a bien du mal à s’y retrouver. C’est violent, drôle, attachant ( superbe chapitre 8 !), insolite, bref un excellent roman noir de Vidal dont la plume est aussi à l’aise pour parler de la folie des hommes que de l’injustice de leur système. L’auteur est un vieux de la vieille du monde polardeux, un homme qui a fait toute la chaîne du livre ou presque, libraire, éditeur, directeur de collection, auteur. A lire aussi, par exemple, « Les deniers du colt » (Poulpe) ou « Cash Back » (La bartavelle noire).
Gérard Streiff
Unwalkers.com :
Gilles Vidal nous livre avec « les portes de l’ombre » un bon polar, à la croisée du fantastique, n’omettant pas d’égratigner notre société, nos institutions. Un commissaire hors cases, Marc Berchet, est confronté à pas mal de meurtres bizarroïdes, et en série s’il vous plaît !!!, comme si l’enfer et le paradis avaient décidé de s’affronter devant lui. Ce dernier marquant plus de points en faisant disparaître un tas de gens dit mauvais… hum hum, vous rajoutez une médium paraplégique, son capitaine inconsolable et Simon et Lude et… et surtout vous le rajoutez lui, Berchet, un humain, trop humain pour son métier. Son père qui réapparaît au milieu de tout cela, père qu’il n’a pas connu, ni vu depuis trente ans… Ça part dans tous les sens, mais l’auteur n’en est pas à son premier livre. Avec une écriture fluide et un sens de l’intrigue étonnant, on ne lâchera pas ce livre avant la fin, dont on ne parlera pas. Je pense qu’une porte reste ouverte pour une suite mais sur autre sujet…
Claude LE NOCHER d’Action-suspense :
À découvrir dans la collection Coups de Tête “Les portes de l’ombre”, nouveau roman de Gilles Vidal…
Chanelet est une ville portuaire bordant l’océan. Veuf solitaire, le commissaire Marc Berchet n’est pas de ceux qui apprécient la hiérarchie politisée. Il s’entend quand même courtoisement avec le procureur Dourthe. Le capitaine Samir Hadji et le lieutenant David Simon sont les adjoints de Marc Berchet. C’est par un spectaculaire suicide dans un supermarché que débute une étrange hécatombe à Chanelet. Vérification faite, l’homme qui s’est supprimé en public fut naguère impliqué dans un kidnapping. Vient ensuite la mort bizarre d’un jeune voyeur. À l’autopsie, on conclut à “une sorte de suicide par autodestruction méningée”. Ce deuxième cas permet au commissaire de rencontrer Ludmilla. Berchet n’est pas insensible à cette magnifique blonde, employée dans l’immobilier. On relève encore le soudain suicide de Lucien Martinez, médiocre voyou.
Après diverses escroqueries, Serge Blayac est désormais le manager de la jeune Mathilde. Handicapée, cette étudiante disposerait de pouvoir médiumniques. Elle sent à sa manière les morts actuelles. Cas insolite qui intéresse la psy Nathalie Jauvert, ex-amante du commissaire Berchet. Le policier et le procureur Dourthe ne peuvent se contenter d’une troublante éventualité paranormale justifiant la série de suicide et de curieux accidents. Surtout pas quand il s’agit de la mort du riche et puissant Walgenwitz. Quant à la mise en scène macabre autour du massacre d’une famille, découverte au lieu-dit Les Têtes Rousses, les légendes diaboliques n’expliquent rien. Si Berchet connaît une parenthèse de bonheur à côtoyer la belle Ludmilla, ses adjoints Samir Hadji et David Simon traversent une période de fort malaise. Il les aide à surmonter ces douloureuses crises.
Berchet aimerait bien que la fille et le gendre du maire ne se croient pas tout permis dans le secteur, mais le commissaire n’est pas le bienvenu chez eux. Un tueur professionnel qui se fait appeler Matthieu Dumont rôde dans la région. Sa mission va s’avérer nettement plus compliquée que prévu. D’abord, il se sent parfois possédé par une force meurtrière incontrôlable. Par contre, il en vient à épargner une de ses cibles. Sans doute serait-il préférable qu’il arrête ce métier, qu’il n’accepte pas l’ultime mission. D’autant qu’il a été repéré par des vidéos de surveillance. Tandis que suicides et accidents inexplicables se poursuivent à Chanelet, le policier Samir Hadji enquête sur des vols d’animaux. Sa collègue et lui ne tardent pas à collecter de bons indices. Usant maintenant d’un pendule, la jeune Mathilde peut apporter de précieux éléments au commissaire Berchet…
Il est bon de savoir que Gilles Vidal n’est nullement un néophyte, ce qui explique sa parfaite maîtrise de son sujet. On peut qualifier ce livre de thriller, puisque c’est ainsi qu’il est étiqueté, et qu’il emprunte quelques codes typiques de ce genre de romans. L’ambiance qui règne est chargée de suspicion démoniaque, par exemple. Le seul vrai coupable dans cette histoire n’est autre que le Mal.
Ce qui rend cette intrigue passionnante, ce n’est donc pas seulement le mystère qui plane. Que l’auteur se libère de détails géographiques réels, en inventant des lieux, voilà une initiative à contre-courant plutôt sympathique. Soulignons qu’on trouve ici des personnages rendus crédibles par une très belle galerie de portraits. Si le policier Marc Berchet est au centre du récit, il n’est pas le seul héros intéressant. Par petites touches, grâce à quelques considérations sociales et politiques sur la France de notre époque, on s’approche du roman noir. Ce qui participe au climat délétère habilement installé par l’auteur. Excellent !
Blog Livresquement boulimique (Québec) :
Gilles Vidal, auparavant éditeur, est l’auteur d’une trentaine de livres au ton sombre. Dans son dernier roman, il est question de multiples morts aussi singulières qu’horrifiantes. Des meurtres crapuleux, des morts étranges ou des suicides inexplicables se produisant durant une courte période dans la ville de Chanelet, en France. À ces morts brutales et mystérieuses s’ajoutent de nombreux enlèvements d’animaux domestiques, dont on ne retrouve plus la trace.
Le commissaire Marc Berchet enquête sur ces mystérieux décès, avec l’aide du capitaine Samir Hadji et du lieutenant David Simon. Une ancienne flamme de Berchet, Nathalie Jauvert, psychiatre, le contacte pour lui donner un coup de main. En fait, elle l’informe qu’une jeune médium rêvait de ces morts en détail avant même que ceux-ci n’aient lieu. Que des esprits se servaient d’elle pour transmettre des informations quant aux décès des gens considérés comme étant « mauvais ». Cette nouvelle ne réjouit pas le commissaire, qui sait bien que de tels renseignements n’ont aucune valeur juridique. Encore faut-il y croire ! Tout cela lui semble insensé. Suivra-t-il les pistes offertes par la médium ?
Ici, comme dans la plupart des thrillers surnaturels, la notion d’éradication des « mauvais éléments » de la société est au cœur de l’histoire. Dans le présent livre, c’est assez bien abordé. Même quelqu’un qui n’est pas adepte de ce genre littéraire peut l’apprécier. L’aspect surnaturel est bien dosé. Il n’y a pas le ton moralisateur que l’on retrouve généralement dans ce type de roman, ce qui est plutôt barbant. Le plus terre-à-terre des lecteurs réussira assurément à trouver son compte.
L’auteur écrit de courts chapitres. Au premier abord, c’est intéressant, ça rythme l’histoire. Par contre, vu le nombre de personnages, le lecteur a parfois des difficultés à suivre le fil de l’histoire. Autre fait notable, Vidal utilise par moments un vocabulaire plus recherché, ce qui est agréable. Par-ci par-là, sont parsemés quelques mots que l’on utilise un peu moins couramment et c’est rafraîchissant. Peut-être aurez-vous occasionnellement besoin de recourir à votre dictionnaire, mais si peu.
La psychologie des personnages est, quant à elle, correcte. On l’explore peu, mais elle cela ne constitue pas un manque. Par contre, le vieux cliché des flics célibataires... ça me soûle un peu. Il y en a un que la femme a quitté, l’autre qui est veuf, mais qui s’en trouve presque soulagé, car sa relation n’allait pas bien du tout. Peut-être pour y remédier, l’auteur a intégré quelques flirts ou tentatives de flirts, de façon très effacée. On l’en remercie, car plus aurait été trop.
La fin est généralement réussie, par contre certains de ses éléments sont clichés. Je ne vous dis pourquoi, pour ne pas trop en dévoiler... et voilà ! J’en ai déjà trop dit !
Somme toute, ce thriller social et surnaturel est bien ficelé et se lit comme un charme. J'ai vraiment aimé.
Ariane Gélinas (Interférences-Québec, avril 2011) :
« Les portes de l’ombre, de Gilles Vidal, est le 43e numéro de la série Coups de tête. Ce roman se présente comme un thriller. D’emblée, sa couverture m’a interpellée, puisqu’elle représente un bas-relief sur lequel sont sculptés des démons. Avec mon intérêt pour le diable et les récits qui le mettent en scène, je ne pouvais pas résister à parcourir ce livre, dans lequel les forces du mal sont omniprésentes. Je ne connaissais pas Gilles Vidal auparavant, même si l’auteur français a signé une trentaine de livres à travers les années. J’étais donc heureuse de le découvrir avec ce livre, dont le résumé me semblait prometteur. Le récit démarre en effet par une situation des plus attrayantes : une épidémie de meurtres, de suicides et d’accidents suspects survient brusquement, ne visant que les grands criminels. La police, plus précisément l’inspecteur Berchet, se charge de cette enquête singulière, qui semble porter le sceau du surnaturel. Il obtiendra par la suite l’aide de Ludmilla, une agente immobilière, dont il tombera rapidement amoureux. Autour de lui gravitent aussi ses collègues policiers, dont son adjoint Samir Hadji, sans oublier la médium Mathilde, qui éprouve des visions liées à l’étrange épidémie. L’inspecteur Berchet ira ainsi de surprises en surprises, autour de cette intrigue à saveur surnaturelle, qui le mènera sur une piste imprévisible. Car il est toujours risqué de frayer avec les forces du mal, peu importent les formes qu’elles peuvent prendre… Avec Les portes de l’ombre, Gilles Vidal propose donc un bon thriller, traversé par des passages gores assez audacieux. L’une des forces de l’auteur est sans contredit son talent à dépeindre la psychologie des personnages, surtout celle de son héros, l’inspecteur Berchet. Ce dernier est en effet à des lieux de l’image du policier aigri que véhiculent certains thrillers. Au contraire, Berchet est sensible et vit pleinement son amour pour Ludmilla. Ce choix vient par conséquent donner un caractère humain bien intéressant à l’enquête, en permettant à la fois de s’intéresser à l’intrigue et aux protagonistes. De plus, l’écriture des Portes de l’ombre est fluide et agréable, parfois ponctuée de passages plus écrits. Les portes de l’ombre est un thriller bien fait, avec une prémisse originale et des personnages attachants. Le mélange entre thriller et surnaturel m’a également plu. Ce Coups de tête est donc à ne pas manquer pour les adeptes du genre, qui y trouveront certainement leur compte. »
EXISTER RELÈVE DU PRODIGE
Le Monde des Livres :
FINES MINIATURES
Son début de vie, le personnage de Gilles Vidal ne l’a pas vécu à courir chez Mishima et s’il subissait des influences, ce n’était pas d’un érotisme pervers ou d’une utopie politico-philosophique, mais des œuvres de Jim Thompson et de David Goodis, sans doute à l’origine de sa vocation d’écrivain. Toutefois, à ce «temps de plénitude» de sa jeunesse n’ont pas succédé que des jours faciles. Avant que l’amour et la paternité n’engendrent le bonheur, il faut passer bien des obstacles plus ou moins difficiles, entrecoupés de bons moments. En de courts chapitres d’un style bruissant comme des confidences, Gilles Vidal donne au prodige qu’il y a à vivre deux sens : le simple fait d’exister est prodigieux ; pour que se prolonge ce miracle, il faut affronter et vaincre bien des situations complexes. Un débat avec son éditeur, une conversation avec son chat, un ami retrouvé... autant de saynètes comme de fines miniatures qui disent que l’existence, cela peut être une belle vie.
Exister relève du prodige de Gilles Vidal.
Atelier de presse, 144 p., 13 €.
Pierre-Robert Leclercq
HYMNES URBAINS
Par tous ses orifices un homme se vide au petit matin dans l'exiguïté de sa voiture. Des histoires sans amour qui ne finissent pas sans mal. Des histoires d'amour achevées qui ne finissent pas. Un footballeur au rancart bute trois personnes un soir de débauche, il n'avait encore jamais marqué trois fois dans une partie. Gilles Vidal a édité Jim Harrison, John Fante, Raymond Carver. Il est un peu de la famille : maîtresses sur le départ, hôtels sans étoiles, désirs échaudés, banlieues, comptoirs, étreintes sans issues, affres de l'écriture. Les textes rassemblés ici sont marqués au sceau d'une sensibilité irréductible. Ils font entre une dizaine de lignes et une dizaine de pages, dont le morceau de bravoure, Tu me meurs. Ces textes évoquent au premier abord des tranches d'histoires, des pages arrachées à des romans noirs, à des journaux intimes ou à des confessions salaces. En fait chacun a son unité, son intégrité. Insaisissable, le métier de l'écrivain doit être immense. Vidal excelle dans l'art de superposer des plans qui affleurent au détour de phrases somptueuses. Une grande découverte pour cette jeune maison d'édition.
Bertrand Gosselin
LES DENIERS DU COLT
Paul Maugendre, Les Chroniques de l’Oncle Paul :
Ancien papetier, célibataire, libertaire, réfractaire aux innovations, noctambule dérivant dans les rues de son quartier de Ménilmontant, préférant la compagnie des chats à celle des hommes, Jean Dussert en entendant une sorte de miaulement en provenance d'une ruelle pense qu'un félidé est en mauvaise posture. Il s'agit d'une jeune femme salement amochée et pour une fois il ne peut que se féliciter qu'une voiture de patrouille de la police passe non loin. Évidemment ce fait divers n'échappe pas aux journalistes et Gérard, le patron du restaurant Au Pied de Porc à la Sainte-Scolasse s'empresse, malgré ses soucis (Vlad son serveur l'a quitté sans préavis), de montrer l'entrefilet à son meilleur client et ami, Gabriel Lecouvreur alias Le Poulpe dénommé ainsi à cause de la longueur démesurée de ses bras. Petites précisions utiles pour qui ne connait pas encore le héros de cette série initiée par Jean-Bernard Pouy. Mais revenons à notre Poulpe qui ressent d'un seul coup le besoin de repartir en chasse. Selon le journaliste, la jeune fille, qui aurait été violée et charcutée entre les jambes, aurait fait partie d'une secte dont les agissements sont bien connus, viols, abus, détournement d'argent de ceux qui y adhèrent, anti-avortement, relations très proches avec des partis d'extrême droite, et qui prévoit la fin du monde pour 2008 (je précise que ce roman, toujours disponible, a été écrit et publié en 1997). Bref le genre de groupuscule que Lecouvreur abhorre. Avant de débuter son enquête sur Ambre Lunaire, tel est l'intitulé de cette secte, Gabriel Lecouvreur prévient Chéryl, sa chérie, qu'il est obligé de s'absenter, ce qui la défrise (elle est coiffeuse), et mande à son ami Pedro, le vieil anar, quelques vrais faux papiers et des munitions ainsi que des renseignements susceptibles (comme le Poulpe) de l'aider. La victime se nommait Bettina Viral et avait une sœur comédienne, Laure Moureau (ce qui fait mieux sur une affiche que Viral) tandis que le siège officiel de la secte tient ses assises dans un village des Yvelines, non loin de Versailles, du nom de Garpeau, village cher aux magasins ED. Le Poulpe, qui a pris l'identité de Gilbert Lecoeur, se présente comme journaliste indépendant auprès de Laure d'abord par téléphone puis en son domicile versaillais. Le Poule est subjugué à la vue de la petite Viral qui d'ailleurs n'est pas si petite mais rousse et fort bien garnie du buste mais non poitrinaire, ce qui ne l'empêche pas d'apprendre que Bettina était devenue complètement barjot au contact de la secte. Il fait la connaissance par la même occasion de Serge Froissard, ce qui ne le froisse pas, chirurgien dentiste de profession, qui fait partie d'une association qui combat les sectes en général et Ambre Lunaire en particulier. Son fils est entre les griffes de cette secte depuis deux ans et il en a pris ombrage aussi il a constitué un imposant dossier et informe notre héros qu'une cérémonie doit avoir lieu le dimanche soir. Alors il ne reste plus qu'à passer à l'action. Si l'histoire et l'intrigue qui la compose sont relativement simples, le récit vaut surtout pour l'humour qui l'imprègne. Entre jeux de mots, calembours, à-peu-près, le lecteur a le choix, même si parfois il faut relire par deux fois la phrase afin de l'apprécier à leur juste valeur. D'ailleurs une citation signée de K. Lang-Bourg figure en avant-propos : Quand les troncs pètent sous les vents d'anges, fais gaffe aux verts missels de la Saint Taxe. Ou encore plus loin dans le texte : Et puis c'est bien d'avoir sa piscine à soi. Comme dit K. L.-B., ça évite de faire l'aqueux à l'entrée d'une piscine publique trop polluée pour être eau nette. Les têtes de chapitres n'échappent pas à ces envolées spirituelle. Ainsi : Où six verres sales me sont contés. Peut-être abstrus aujourd'hui mais ceux qui connaissent les films de Sacha Guitry reconnaîtront sans peine Si Versailles m'était conté, ce qui est fort bien vu puisqu'une grande partie de l'histoire se déroule justement à Versailles. Enfin les amateurs de citations se régaleront à ce duel verbal, cet échange oral entre Froissard et Le Poulpe qui se battent à coups de petites phrases dont les auteurs se nomment entre autres, Hôlderlin, Dickens, Tolstoï, Juvénal... On se croirait dans une aventure de San-Antonio, mais plus en forme de à la manière de que d'une parodie ou d'un pastiche. Car il ne faut pas se leurrer, jouer ainsi avec les mots n'est pas donné à tous et cela requiert plus de travail de recherches lexicales de la part de l'auteur que de dérouler un roman sans grande imagination, sans verve, sans panache.
Gilles VIDAL : Les deniers du colt. Le Poulpe n° 97. Éditions Baleine. Parution 15 novembre 1997. 140 pages. 8,00€.
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/article-gilles-vidal-les-deniers-du-colt-124215663.html
ALBERTIVI n° 12 1997 (chaîne télévision de la ville d'Aubervilliers) :
http://archives.aubervilliers.fr/Albertivi-no12-avril-mai-1997
LE PLUS DUR RESTE À FAIRE
Sa prose coule et fait paraître simple la complexité. Mais comme disait Céline, le voyageur n’a pas à voir ce qui se passe dans la soute. De la sienne, Vidal tire toujours des bijoux, affinés avec soin. Amour, érotisme, joies ou douleurs, il saisit comme personne les riens du quotidien.
Pierre-Robert Leclercq, Le Monde
LA LANGUE AUX CHATS
Un petit livre découpé en forme de chat noir (la version que j'ai lu) ou de chat blanc.
Un livre difficile à trouver neuf mais très facile à dénicher du côté des occasions.
Conseillé par une amie (merci Pétale), j'avoue ne pas avoir été déçue par ma lecture car ce fut un florilège de textes et citations venus de tous horizons et de tous temps ponctués de pictogrammes en forme de chat. Certains textes et auteurs m'étaient totalement inconnus.
Amoureux des chats et de la littérature je vous recommande cette anthologie.
http://des-chats-des-livres.over-blog.com/2020/03/la-langue-aux-chats-gilles-vidal.html
LE CHAT ET SES MYSTÈRES
Invité de l’émission « Coucou c’est nous » sur TFI pour Le Chat et ses mystères (à partir de la douzième minute) :
https://www.youtube.com/watch?v=eSocu6u0B_4
LE MALHEUR DE NOS VIES
La vie est une pute, on le sait, et Vidal la prend à bras-le-corps. Par touches successives, avec amertume parfois, et ironie toujours, Gilles Vidai crée un paysage dont les principaux repères sont nos douleurs, nos états d’âme. (...) Et cela se conjugue avec un style d’une redoutable concision et d’une émotivité exacerbée. Une écriture toute en tripes !
Pascal Dessaint
Un parfum de Barfly. Il nous plante des petits couteaux dans le cœur, comme un sale gamin qui a besoin de faire mal pour qu’on l’aime.
Nadine Monfils
Des cris de douleur, de rage, s’échappent de ces pages effilées comme une lame de couteau touchant dans le vif de quelques sujets scabreux.
Alfred Eibel, Le Quotidien de Paris
C’est jazzy, polar, whisky sur la table (ou bouteille vide hélas !) et revolver dans le tiroir.
Michèle Bernstein, Libération
LE FROID AUX YEUX
« Dans un style à la fois descriptif et lyrique, tendu et décontracté, familier et précieux, drôle et ému, c’est surtout une splendide et (donc) douloureuse histoire d’amour (qui n’est pas sans rappeler le Kerouac des Souterrains) que nous conte l’auteur. Trente-sept brefs chapitres – il vaudrait mieux parler de séquences, et même parfois de flashes, d’instantanés – éclairent diversement la réalité, celle du monde extérieur et celle de l’âme : souvenirs, anecdotes, errances, choses vues, vécues ou ressenties… Cette diversité d’approches est encore accentuée par une alternance habile du “je” et du “il”. Fluidité, naturel, intensité : “Il se laisse dériver, car c’est doux la dérive dans une foule pas méchante, il suffit de se laisser porter, les jambes coton.” Un roman attachant, nécessaire pour son auteur et pour nous. »
René Belletto (alias François Labret) Lyon Poche